vendredi 16 août 2019

Arménie back to Georgia : la boucle est bouclée !

Le fameux Mont Ararat... sans Noé ni son Arche

Bon alors où en étais-je… nous vous avions laissé devant le Mont Ararat en train de déguster les fruits offerts par les habitants du village. On y était tellement bien que finalement on a un peu prolongé le séjour avant de rejoindre Garni et finalement Erevan. En approchant de la capitale le tourisme s’intensifie sauf que si tu quittes la route principale tu deviens seul au monde. Bon au vu de l’état de la piste tu comprends pourquoi c’est plus court mais 3 fois plus long. Heureusement au bout de la route le magnifique monastère de Geghard et un « camping » avec piscine tenu par Sandra une hollandaise qui a fait de cet endroit un havre de repos. 

Monastère de Khor Virap face au Mont rarat

Khor Virap mais trop tard le Mont Aratat est dans les nuages

Monastère de Ghegard



Des kashkars sculptées  directement dans la falaise
Ghegard : Sans doute une illumination...
L’occasion de rencontrer 3 jeunes australiens qui participent au Mongol Rallye. Une aventure humanitaire entre UK et Mongolie à bord d’un véhicule qui ne dépasse pas 1,2 L de cylindrée et sans aucune assistance. Eux tentent de rallier Oulan Bator à bord d’une Nissan Micra baptisée Jack Russel et achetée à l’arrache en UK depuis l’Australie. Dans la vraie vie ça donne 3 grands gaillards avec des tonnes de bagages (sans mentir entre ce qu’il y a sur le toit (y compris un surf) et dans le coffre, le Lion en frémit encore) à bord d’un… tas de rouille. Quand ils arrivent au camp ils espèrent rallier la frontière iranienne en 24 h mais sont quand même un peu inquiets car la roue arrière gauche a pris une sale inclinaison. Xtian jette un œil et n’en revient pas : l’axe et les fusées qui tiennent les roues ne sont que rouille. Tu grattes et ça tombe en lambeaux, mais s’ils ont conscience qu’il y a un souci ils ne mesurent pas le risque. Avec l’aide de notre hôte, le garage local va tenter de mettre de la soudure un peu partout mais juste de quoi tenir jusqu’à Tabriz en Iran où nous leur conseillons de faire changer l’axe si possible… Xtian est si peu confiant qu’il suggère à 2 des passagers de faire le trajet jusqu’à la frontière en stop (trop facile en Arménie) avec leur gros sac à dos histoire de soulager la bête. Malheureusement on a oublié de leur dire de ne pas suivre Google Map qui les orientent vers le chemin le plus court à savoir une piste à 4x4 bien loin des capacités de franchissement d’une Micra même en pleine forme. Trop tard… en les suivant sur Instagram on a confirmation de ce que l’on pensait : ils sont tous resté à bord et ils ont laissé l’axe sur la route une cinquantaine de kilomètres plus loin. Heureusement les arméniens et l’armée locale va les aider et visiblement en 3 jours ils vont réparer et continuer, ou plutôt ils vont faire réparer et continuer. A ce jour ils ont rallié Téhéran, et doivent franchir la ligne d’arrivée au plus tard le 30 septembre…bonne route à eux !

Vue du Camping, B&B 3GS

Vous voyez le volume de la voiture et la taille des gaillards ?

Temple helenique de Garni

Gorges de Garni avec ses orgues basaltiques

Aire de pique nique...

Encore une avec la baignoire pour se rafraichir...
Nous on arrive tranquillou à Erevan et on commence par galérer un peu pour se caler avec la Citrouille. Heureusement on a un plan donné par des allemands rencontrés en route l’Hostel Rafael en plein cœur de ville qui aurait un parking au pied de l’immeuble. A notre arrivée l’hostel est complet mais Xtian suggère le deal : on dort dans la citrouille et on vient prendre petit dej, toilette, douche, wifi. Tope là ! Pour 6€ par jour petit dej compris.
Erevan n’a pas grand-chose à voir avec le reste de l’Arménie, du moins celle que nous venons de traverser et qui est assez pauvre. Rue piétonne, boutiques branchées, des bars, des restaurants, des terrasses… La situation au moins d’Aout est assez particulière car une bonne partie des 10 millions d’Arméniens de la diaspora sont là en vacances (le pays lui ne compte de 4M d’habitants). Donc dans la capitale on entend plus parler anglais qu’arménien. Pourtant tous se disent arméniens même s’ils sont la 2eme ou 3eme génération à ne pas être né en Arménie. Dans les bars ou les restos on nous demande systématiquement d’où l’on vient et quand on répond de France, de grands sourires s’affichent sur les visages. Apparemment les français sont particulièrement appréciés mais quand nous précisions que nous ne sommes pas arméniens la question qui suit systématiquement c’est : mais alors pourquoi vous êtes venu en Arménie ? Comme si le simple fait de vouloir découvrir ce pays sans avoir aucun lien était particulièrement incongru. Le plus incongru étant d’ailleurs de venir de Marseille et de ne PAS être arménien. Le côté super positif de ce brassage c’est que tout le monde s’adresse la parole en anglais ou en arménien (quoique là il semble que l’arménien parlé en Arménie diffère un peu de celui de la diaspora) car finalement tout le monde est un peu « cousin » de France, d’Amérique ou du Liban… Ce qui nous fait vraiment nous sentir étranger c’est le moment ou dans un bar commence à resonner la musique du Kotchari…cette danse traditionnelle. Là tous se mettent à danser ensemble dans une chorégraphie qui semble faire partie d’un patrimoine génétique commun qui dépasse largement les frontières. Quoiqu’il arrive tu peux être sûr que seuls ceux qui regardent ne sont pas arméniens de près ou de loin… hi hi hi !

Mise a profit des bassins en ville... pour le bonheur de momes



Place de la République
Station de métro République

La Cascade et son Botero
Erevan est avant tout une ville qui s’apprécie en marchant le nez au vent et c’est en faisant de longues ballades que nous visitons les Cascades, assemblage extravagant de blocs de marbre blanc avec à ses pieds une collection impressionnante de sculptures dont 2 ou 3 Botéro, le Parc de Amoureux avec ses étangs et son atmosphère presque japanisante, le vieux quartier Kond avec ses très vieilles maisons imbriquées autour de minuscules escaliers , la Place de la République et ses fontaines musicales, mais aussi quelques perles de l’Art Sovietique comme la station de métro République parfaite illustration de l’art brutaliste, arène à ciel ouvert où l’on s’engouffre sous les piliers surmontés d’oiseaux mythologiques de granit rouge.

Désherbage des parcs à la main...

La Cascade et ses coquilles de marbre blanc



Monument de "l'amitié entre Arménie et Union Soviétique"... un peu à l'abandon

Tout le savoir faire soviétique dans l'art du béton...


Musée d'histoire et fontaine de la Place de la République
Les mêmes la nuit dans un merveilleux son et lumière


La Mosquée Bleue d'Erevan
Entierement restaurée par les iraniens

Montagnes de fruits confits sur les marchés

Cathédrale d'Erevan

Mémorial du Génocide Arménien


Dans les rues les treilles procurent ombre et raisins : delice !

Autre attrait particulier de l’Arménie mais surtout de Erevan la gastronomie ! Je passe sur la passion des arméniens pour le café sous toute ses formes (chaud, glacé, capucccino, latté ou à l’arménienne parce que café turc, c’est pas vraiment accepté) les glaces, et les cocktails de fruits vendus dans d’innombrables food trucks. Mais il y a aussi la fameuse Leimedjoun pizza arménienne à la pate très fine avec une garniture de viande hachée très parfumée. Un pur délice à déguster arrosé d’un jus de citron au Mer Taghe si on arrive à trouver une table…( merci Valérie !) Et pour le reste… quelques photos vous en dirons plus que de longs discours.


Le Butter Nut aux legumes confits et agneau
Avant...
Servi !

la fameuse Leimedjoun !

Bon c’est pas tout mais il est temps de lever l’ancre pour jeter un œil au nord du pays, visiter Etchmiazine, le Vatican de l’Eglise arménienne, avant de rejoindre la frontière géorgienne que nous franchirons sans encombre. Alors que nous faisons un stop sur le bord de la route, nous voyons courir vers nous une horde de gamins qui commence à jouer les gros durs… jusqu’à ce que l’un d’entre eux remarque notre plaque d’immatriculation et me demande sans l’ombre d’un accent si nous sommes venus de France avec le camion. Nous avons à faire à 3 garnements du 91 en vacances dans la famille au milieu de nulle part. Trop fiers de faire les traducteurs auprès de leur cousins… Autre anecdote assez drôle quand je passe au contrôle des passeports le douanier me demande d’où je viens, je lui réponds de France oui mais quelle ville me dit-il ? Ben je suis née à Marseille (dixit mon passeport, j’ai appris à être prudente avec les douaniers). Il affiche alors un grand sourire et me répond : oui oui je connais j’ai vu le film Taxi ! Bon ben ça c’est fait… je ne sais toujours pas quelle image il peut avoir des marseillais.

Le Vatican arménien


sans doute une cérémonie de communion 



Quand tu te maries en Arménie... tu fais pas dans la dentelle !

Entre temps nous avons décidé de ne pas franchir la frontière turque de suite mais de retraverser une dernière fois la Géorgie pour retourner à Gonio là où nous avions débarqué il y a un peu plus de 2 mois et où nous avions rencontré Karo et Pémo qui tiennent le Reggae Bar. L’idée de boucler la boucle nous séduit bien d’autant que la frontière turque est à 10mn de voiture de Gonio. La mauvaise idée c’est la route… un vrai calvaire du début à la fin. Sur un peu plus de 300 kilomètres nous avons pu apprécier une 50aine de kilomètres goudrons à peu près potables. Pour le reste ce n’est que trous, dos d’ânes, saignées, cailloux… au milieu de merveilleux paysages de montagnes dont nous ne profitons malheureusement pas des masses tellement nous sommes rivés sur ce qui se prétend être une route. Le lion finit sa journée en capilotade comme si nous avions été passés dans une essoreuse.


une Lada... c'est pour la vie !
 





Quand tu fais les foins sans tracteur



Route de m....




bivouac du soir...


Station de ski en devenir...



A notre arrivée on retrouve nos amis qui partent pour 2 jours à la montagne mais laisse à leur équipe les consignes pour que nous puissions profiter du bar, des toilettes et surtout de la douche sans souci. Nous voilà donc de retour au bord de la Mer Noire qui, au mois d’Aout a pris des airs de Palavas les Flots : Vendeurs de bouées et de maïs bouilli, stands de fêtes foraines, paillottes qui fleurent bon le poisson grillé et l’huile de friture. Mais l’eau est vraiment bonne et nous profitons une dernière fois de la mer avant de nous aventurer en Turquie où nous allons soigneusement éviter les stations balnéaires…. A suivre !

This is Reggae Bar...





Vue de la terrasse du Reggae Bar... y a pire !



Et pour finir un peu de street art made in Erevan :







That's all folks ! Bisous à vous et rendez vous en Turquie !