lundi 22 janvier 2024

Moni nonse ndi Chaka Chatsopano Chosangalatsa

Notre petit paradis zambien à Livingstone

Ce qui signifie « Bonjour à tous et bonne année » en Nyanja (autrement appelé chewa) le plus répandu des 72 dialectes officiels de Zambie, et la 2ème langue du Malawi avec l’anglais. Autant vous dire que même si c’est la langue la plus répandue, difficile pour nous d’en saisir quoi que ce soit. Heureusement que tout le monde parle anglais ce qui facilite grandement la vie quotidienne.

En parlant de vie quotidienne c’est un peu au rythme du lamantin que nous vivons ces derniers temps. Arrivée à Livingston avec une Citrouille gravement blessée, notre première préoccupation fut de la remettre sur pieds.  On a démarré sur les chapeaux de roue. Ca passe par le « recrutement » d’un menuisier : Joseph et rassembler tous les matériaux et outillages donc nous allons avoir besoin. Je ne vais pas vous mentir le lion a fait sa fameuse TO DO LIST et aucun magasin de bricolage ne nous a échappé. Il faut dire que contrairement à l’Afrique du Sud ou même la Namibie où il y a des grands magasins de bricolages en périphérie des villes, ici on est encore à l’aire de la quincaillerie et il faut en faire 6 pour trouver ce que tu cherches. Au commencement Gene, notre proprio, nous a bien aidé car c’est elle qui nous a trouvé Joseph et qui nous a donné l’adresse des premiers magasins. La plupart sont tenu par des indiens comme de très nombreuses boutiques et restaurants ici. Le 1er c’est donc la boutique de M. Shah chez qui nous faisons le plein de colle à bois, tournevis, serre-joint, niveau, équerre, qui nous aiguille sur AutoWorld pour la fibre de verre ( oui l'usage principal de la fibre c'est le choucroutage de carrosserie), s’ensuit le spécialiste de la tuyauterie, robinetterie et des joints, puis celui de la peinture et des pinceaux. Au final les 2 seuls produits que nous ne trouvons pas c’est le Gel Coat pour couvrir la fibre de verre (tant pis une bonne peinture waterproof fera l’affaire) et des cartouches de colle Sika car nous allons bouffer notre stock. Il faut dire que cette colle (qui s’utilise avec un gros pistolet) a la particularité de se répandre partout et surtout sur celui qui la manipule. Heureusement notre ami Bruce est au Botswana et comme il doit nous rejoindre pour Noël, il va faire le tour des magasins de Kasane et nous ramènera l’équivalent local : la colle « Stick like Sh.. » si si ça ne s’invente pas.


Préparation de l'insert en teck


Au moins c'est clair !

Durant cette première semaine les journées sont bien remplies. On commence par vider le camion. Maintenant l’intérieur de notre gîte ressemble un peu à un campement de réfugiés mais bon… Joseph commence tôt : à 7h, comme la plupart des gens ici. Autant vous dire que réveil à 6h, c’est pas du tout notre rythme et qu’il n’est pas rare que nous en soyons encore au petit dej quand il arrive. Pas de pause à midi … les arbres sont plein de mangues et ça fait l’affaire jusqu’au soir. Vous me croirez facile si je vous dis que le Lion finit ses journées sur les rotules mais tout avance sans encombre : réparer et renforcer la fenêtre en rajoutant un gros tasseau dessous dans l’épaisseur de la cloison, puis recoller le tout et refixer le module store/moustiquaire de ladite fenêtre. Refaire la paroi intérieure de la cellule avec de la fibre de verre, refaire une partie du meuble de cuisine, le remettre d’aplomb afin que les tiroirs s’ouvrent et de ferment à nouveau sans encombre et que le lit s’ouvre. Puis remettre le meuble en place et horizontal avec tous les tuyaux d’eau et gaz derrière, ainsi que l’électricité. Finir de redresser l’évier car il ne faut pas rêver nous n’en trouverons pas d’autres. Refaire l’étanchéité de l’évacuation d’eau et changer le robinet car impossible de le remettre en place sans que ça ne fuit de toute part. Dommage on avait un robinet avec 2 voies, une pour l’eau potable et une pour l’eau normale.  Impossible d’imaginer que ça existe ici. Déjà on avait tenté de trouver un simple mitigeur thermostatique en Namibie : sans succès. Alors vous imaginer bien un robinet 2 voies. Bref on a dû le remplacer par un robinet « normal » et on jouera sur les pompes pour avoir l’eau de l’un ou l’autre des réservoirs. Mais ceci implique de raccorder les 2 arrivées d’eau froide (filtrée et pas filtrée) sur une seule durite. Et comme on ne veut pas non plus changer tous les tuyaux on va partir à la recherche de T de jonction puis de réducteurs, de téflon et de chanvre (bon là on oublie). Peu à peu la Citrouille renait et tout fonctionne à nouveau. Merci mon Lion !




Pour finir quelques couches de peintures blanches sur la cloison, 2 couches de vernis sur l’insert en Teck du meuble ( so chic) et dernier point le rabat en verre qui protège la plaque à gaz. Elle a explosé lors de l’accident. Xtian va découper un gabarit très détaillé dans une boîte de céréales (Merci Kellogs) et direction PG Glass. C’est l’équivalent de Car Glass mais ils font bien plus que ça.  Le lendemain on récupère un verre de 5mm parfaitement découpé prêt à être monté pour la somme astronomique de 7€. Il n’y a plus qu’à la remonter.

Récupération des "restes" pour refaire un morceau de placage abimé


Le même côté pile ;)
Et voilà le résultat :


Entre temps et comme une galère n’arrive jamais seule, le Mac Book de Xtian a pris une averse et n’a pas du tout aimé mais alors pas du tout. Après plusieurs tentatives de séchage au sèche-cheveux il a consenti à redémarrer péniblement mais seulement avec une souris externe. Adieu trackpad. On a alors fait une sauvegarde des principaux fichiers mais suite à ça il a fait une mise à jour et pouf, plus rien. On a bien trouvé le spécialiste des ordis à Livingstone ( si si  ça se trouve et c’est un blanc) qui nous a fait une sauvegarde complète mais qui nous a aussi conseillé de ne pas investir dans une réparation qui risque de nous couter plus cher que l’ordi lui-même. Faire livrer une carte mère Mac en Zambie…on rigole. On continuera donc avec le PC et le Lion continuera de râler contre l’ergonomie de Windows.

Allez, dernière étape le ménage de re-départ… y compris nos duvets et toute la literie, les banquettes et autres coussins. Ouf ! Voilà qui nous a mené jusque début janvier et comme on n’est pas pressé on a décidé de profiter de Livingstone et de notre gite on repartira donc le 25 janvier pour le Malawi.

Et puis on est en bonne compagnie, je vous présente Joky et Kitty. Les meillerus amis du monde et je crois qu'ils nous on adopté aussi.





Mais il ne faut pas croire… entre temps on a aussi profité des fêtes. D’abord le réveillon de Noël avec un barbecue entre français. Ophélie, Bruce et toute la petite famille nous ont rejoint à Livingstone ainsi que Jérémy, Marie-Laure et leur 2 enfants. Jérémy est sur la route pour une année aussi et il est l’heureux propriétaire d’un gros camion MAN préparé en Bretagne chez Paillard comme la Citrouille. C’est d’ailleurs à Bédée que nous l’avions croisé dans l’atelier. Et comme le monde des voyageurs est finalement assez petit, on se retrouve en Zambie. Un Réveillon bien festif où Marie Laure nous a fait une buche au chocolat ( avec toutes les déco ramenées de France en prévision) et les enfants ont préparé des sablés. Bref on s’y croit !  





Le lendemain nous sommes invité chez une amie de Gene, notre proprio, à partager le repas de Noël. Repas à thème : Extravaganza ! La veille nous voilà parti chercher des guirlandes et des fanfreluches pour être dans le thème. On s’en sort pas mal. Autour de la table une douzaine de personnes, tous blancs évidemment et je fais figure de jeunette (non on ne rit pas c’est vrai). Il y a des zambiens de souche, des sud-africains et même un russe et une moldave. Tous les 2 chirurgiens (chirurgie du cerveau pour lui et des yeux pour elle) à Livingstone depuis presque 20 ans (après 16 ans au Yémen). Je ne sais pas ce que Gene leur a vendu mais on est fort attendu et les questions enthousiastes sur notre mode de vie pleuvent, ce qui nous permet d’éviter tout sujet politique car on sent quand même un fort soutien à Poutine. Le repas est juste excellent et jamais nous n’aurions imaginer manger du bœuf Strogonoff et du gratin dauphinois en Zambie. La propriété de Karen est un immense domaine posé au bord du Zambèze et elle y propose des « chalets » en location saisonnière. Je n’ose imaginer le nombre de personnes qui y travaillent. Rien que pour le jour de Noël, 3 « mamas » étaient en cuisine. Tout le monde visitera la Citrouille et si tous vivent dans de grandes maisons et mènent sans doute grand train, tous s’accordent à trouver que notre maison est top. C’était donc une belle journée et nous sommes maintenant invité chez Douglas (un ancien médecin sud-africain) à Cape Town. Il nous accueillera avec plaisir dans la maison qu’il a mis sur Airbnb. Je vous invite à aller voir sa maison La Pastorale à Cape Town, no souci on ira…





Le Lendemain ce sera journée aux Victoria Falls coté Zimbabwe. On retrouve Ophélie et Bruce pour l’occasion et si le temps n’est pas fabuleux ( bon oui je vous rappelle que ici l’été c’est la saison des pluies)il est mieux côté Zimbabwe que côté Zambie. 20 mn de taxi, 30 minutes de marche et 50 $ par personne plus tard nous y voilà. C’est la bonne saison car il y a de l’eau mais on y voit encore quelque chose Au plus haut de la saison il y a tellement de brumes qu’il est difficile d’y voir. Ces chutes du fleuve Zambèze se situent à la frontière entre Zambie et Zimbabwe. Elles font 108m de haut s’étirent sur 1,7km. Avec les Chutes du Niagara et les celles d’Iguazu elles font partie des plus importantes au monde. En fait coté Zambie le cours du Zambèze est parsemé d’ilots et donc les flots sont scindées en différentes chutes : Devil’s Fall, Main Fall, Horse Shoe Fall ; Cataract Fall… Entre les 2 pays un pont, où se côtoient train, camions et piétons, relie les rives. C’est un haut lieu de Saut en élastique (250 $). Coté Zambie l’une des principales attractions touristiques et de prendre un guide pour aller se baigner dans la Devil’s pool (250 $) qui surplombe l’aplomb des chutes. Très peu pour nous. Mais si vous avez décidé de vous faire plaisir on vous proposera aussi le survol en hélicoptère à 250 $ par personne encore les 15 minutes. Comme vous pouvez le voir les Vic Falls c’est beau et c’est aussi un super business (d’ailleurs les soirs de pleine lune l’entrée du site n’est plus à 50 mais à 100 $ par tête) et c’est pour ça que Livingstone est considéré comme la capitale touristique de Zambie. Cependant cela fait maintenant plus d’un mois que l’on y séjourne et nous avons vu très peu de touristes car en fait ils ne visitent pas la Zambie, ils sont tous en vacances dans de super lodges à se faire plaisir avec des activités hors de prix. Nous ça nous va très bien.







35°C: la mode cagole est internationale...les boots aussi !

D’ailleurs nous n’avons eu aucun problème pour trouver une soirée de Réveillon de Jour de l’an tout ce qu’il y a de plus authentique dans un restaurant indien en plein air (ben oui c’est l’été quand même). Musique, petit feu d’artifice et que des locaux. Une chouette ambiance même si la sono du DJ avait dû connaitre des jours meilleurs et sa playlist a fait un arrêt sur image dans les années 80. Dans tous les cas, maintenant quand on croise la responsable du resto au Shoprite, c'est comme si on faisait partie du paysage local...


Depuis le début de l’année on se laisse porter par un rythme tout à fait nonchalant. On profite de notre jardin quand les « heavy rain » ( gros orages ) nous en laissent l’occasion, et on prépare la suite vers le Malawi. Nous aurions bien aimé découvrir plus de la Zambie notamment les sources du Zambèze, les parcs Nationaux et le Lac Tanganyika (encore que celui la on pourra le voir en Tanzanie) mais la saison ne s’y prête pas. A chaque journée de pluie les routes en terre sont inondées et elles se transforment vite en champ de boue. Tous les locaux nous mettent en garde contre les Black Cotton Soil dans les plaines. Ce sol noir particulièrement propice à la culture du coton, comme son nom l’indique, se transforme en piège inéluctable avec les pluies. Mettez-y une roue et vous y restez ventousé jusqu’à la saison sèche. On va donc éviter et se diriger doucement vers Chipata et la frontière avec le Malawi, ce petit pays et son grand lac qui nous mènera vers la Tanzanie.

Le zamenbert une création artisanale locale pas mal du tout ! 

La Ferme où nous sommes est aussi un sanctuaire pour ânes

14 ânes sauvés de la négligence et maltraitance.

Niveau visibilité c'est chaud!

Stand de poisson au marché central de Livingstone



La bière nationale zambienne

Le Maïze, une sorte de farine de maïs qui sert de poridge: le plat national

Allez les amis, on va profiter de ces derniers jours et on vous dit à bientôt ! Bisous!