Vilnius, dernière des 3 capitales baltes que nous visitons
et sans doute celle que nous préférons. Il faut dire aussi que c’est sous le
soleil et avec des températures printanières que nous découvrons Vilnius. Nous
nous sommes posés à l’hôtel Panorama (parce qu’il est à 5mn à pieds de la
vieille ville et surtout parce qu’il a un immense parking) un fleuron de
l’architecture soviétique mais avec tout le confort et un petit déjeuner
pantagruélique, le tout pour 45€… autant en profiter ! Comme je vous l’ai
dit dans un précédent post la Lituanie est particulièrement religieuse et le
nombre d’Eglises et de chapelles au cœur de la ville ne me fait pas mentir. Du
4ème étage de l’hôtel (qui ne s’appelle pas Panorama pour rien) on
distingue très bien une mer de toits rouges hérissée d’innombrables flèches
d’églises catholiques et orthodoxes.
La Cathédrale et son beffroi |
A Vilnius ce n’est plus le style Art
Nouveau mais nous sommes au cœur du style Baroque et j’ai parfois l’impression
de revoir les Eglises d’Amérique du Sud avec leurs façades bicolores ou en
briquettes toutes en courbes et tarabiscotages. Après l’architecture
luthérienne qui pousse la sobriété à son paroxysme en Estonie et Lettonie il y
a là une fantaisie que je trouve plutôt bienvenue. Le coeur de la vieille
abrite aussi de villes beaux immeubles dans l’Esprit baroque et les cafés ont
sortis leur terrasse c’est donc une invitation très claire à la flânerie.
Découverte du marché couvert, ballades dans les vieilles rues sinueuses et
pavées, grimpettes en haut de la colline du Gedymin pour profiter du point de
vue sont au programme, y compris une visite l’Université qui occupe tout un
quartier de la vieille ville.
L'église de l'Université |
Dans la cours de l'Université... |
Fondée au XVI siècle par les Jésuites elle fut
pendant 2 siècles un haut lieu de la culture polonaise (et oui à cette époques
la Lituanie était polonaise) mais les russes l’ont fermée au XIX et elle ne
réouvrira qu’en 1919. Si j’en crois le nombre de jeunes de toutes nationalités
que nous avons croisés et le nombre de fois où nous avons entendu parler
français… C’est une destination très prisée par les Erasmus. A l’hôtel nous
avons croisé un groupe d’une 30aine de jeunes en licence de « management
de projets automobiles » invités à 100% par l’Université pour 3 jours de
découverte. Si vous ajoutez à cela une certaine douceur de vivre, des restos et
de la bière à des prix imbattables et bien c’est une opération gagnante et je
parierai fort pour que certains postulent dès leur retour !
Fresques de la salle des Etudes et Traditions Lituaniennes |
Des Eglises... |
Autre petit bijou de cette superbe capitale la République
d’Uzupis. Née dans l’Esprit rebelle et frondeur d’une population d’artistes et
de squatteurs cette République a officiellement vue le jour en 1998. Les 41
articles de sa constitution sont gravés en plusieurs langue dans des plaques de
métal placées dans la rue principale de ce quartier. Ils garantissent entre
autres à ses citoyens le droit à l’eau chaude, le droit d’être unique, d’aimer,
d’être libre, de ne rien faire, d’être heureux…ou malheureux ou encore pour les
chiens le droit d’être des chiens. La République s’est aussi dotée d’un président
« pince sans rire » (sic) et d’un hymne national. Il règne dans ce
quartier un véritable esprit bohème mais pour combien de temps encore… les
ateliers d’artistes et les incubateurs de créativité font peu à peu place à des
boutiques bohèmes chics (bien plus chic que bohème), à des galeries d’art qui
n’ont plus rien d’alternatif et à des restaurants tendances. La rénovation bat
son plein et je suis heureuse d’avoir pu sentir l’esprit frondeur de ce
quartier encore plein de maisons en bois un peu bancales, d’arrières cours
envahies par les herbes folles et dont la Constitution s’achève sur ces mots
« Ne conquiers pas, ne riposte pas, n’abandonne jamais ».
JC version noma, j'adore ! |
oreilles de cochons fumés... |
Enfin Vilnius est aussi l’endroit idéal pour découvrir la
cuisine lituanienne. Alors, une fois de plus je ne parle pas des restaurants
fusions qui proposent un menu « revisité » façon chic et hors de
prix, je vous cause de pubs, de pizzerias, de bars où il est possible de
découvrir le patrimoine lituanien en matière de bière (il y en a pléthore) en
se restaurant d’un plat « local ». Alors en apéro on retiendra les
oreilles de cochon fumées découpées en lanières que l’on picore en les trempant
dans de la moutarde et les « kepta duaona » de succulents batônnets
de pain noir frits à l’ail. Il y a aussi les éternels « pelmeni » ces
fameux raviolis russes servis avec de la crème aigre, et les incontournables
« cepelinai » (autrement dit Zeppelin en référence à la forme du
plat) de consistantes boulettes de pomme de terre bouillies fourrées à la
viande aux champignons ou au fromage. Et si la météo commence à sentir l’été
alors ne ratez pas la « slatibarsciai » crémeuse soupe de betteraves
froide d’un rose inoubliable et servie avec une patate bouillie. Vous l’aurez
compris on n’est pas dans de la cuisine raffinée mais avec une bonne bière (je
dirais même 2 pintes minimum…) on n’a pas de mal à apprécier.
Soupe froide à la betterave et sa patate bouille |
raviolis russes bouillis puis frits |
Voilà, Vilnius nous laissera le souvenir d’une belle ville
facile à vivre, festive et qui garde son identité pour ne pas ressembler à un
Disney Land pour touristes.
Franck Zappa, homage de ses fans... |
Direction la Pologne maintenant avec un dernier stop au Parc
Grütas, sarcastiquement appelé « le monde de Staline ». Dans un
morceau de forêt un ancien fermier ayant fait fortune en vendant des
champignons en boîte a eu l’idée en 1991 au moment de l’indépendance de
proposer au gouvernement de « récupérer » les monuments et statues à
la gloire du communisme et de ses héros. Ils allaient tous être
« déboulonnés ». Le parc est maintenant parsemé de statues
monumentales et de bustes de Lenine, Staline, de Lituaniens membres du parti et
autre Karl Marx. Il semblerait que les jours d’affluence les hauts parleurs
dissimulés dans les arbres crachent des hymnes à la gloire de l’URSS. Humour
noir quand tu nous tiens… Quoiqu’il en soit les expositions présentent toute l’œuvre
de la propagande russe et parlent de l’oppression subie par la Lituanie. Une
belle manière de dire au revoir au pays baltes finalement encore très trauma de
cette époque.
En conclusion pour nos amis voyageurs les pays baltes nous
ont séduit par leur simplicité et le côté facile à vivre. On se pose partout
sans problème, la nature est omniprésente que ce soit sur le littoral, au bord
des lacs ou dans les forêts. Il y a plein de chouettes découvertes à faire dans
toutes les régions que ce soit dans le domaine religieux, historique ou
artistique. Et surtout il règne dans ces pays un dynamisme et un optimisme
particulièrement communicatif.
Dernier point à souligner pour les amateurs d’automobiles,
nous n’avons jamais autant vu de voitures de luxe au m² ni par habitant que
dans ces 3 pays (enfin surtout dans les capitales) : le Lion a arrêté de
compter les Porsche, les Tesla, les Bentley, les Aston Martin et même
des Maybach. Euh pour cette dernière si vous ne savez pas ce que c’est je
vous rassure moi non plus mais apparemment c’est un véhicule pour « happy
few fortunés ».
Bon allez on vous embrasse et rendez vous en Pologne où nous
allons commencer notre périple dans la nature au cœur de la forêt primaire de
Bialoweizy. Retour au vert après la Capitale !