dimanche 23 août 2020

Au bord de la Baltique !

 

La tranquilité des bords de lac... on ne s'en lasse pas !

Bon tant qu’à flirter avec la foule de vacanciers autant aller en ville ! En route pour Poznan, 5ème ville du pays et haut lieu du tourisme… polonais. Oui autant vous dire les touristes étrangers en Pologne ne sont pas légions et que ce sont des allemands dans 99% des cas. Sans doute la proximité et le coût de la vie en font un lieu de villégiature plus abordable que la France ou l’Espagne.

Poznan, n’a rien à voir avec Cracovie ou Gdansk, pas de monuments emblématiques mis à part le clocher de la Mairie au centre de la place principale de la vieille ville, d’où sortent tous les jours à midi 2 chèvres en étain qui se donnent 12 coups de cornes. Ce « spectacle » rassemble tout ce que Poznan compte de touristes à ce moment là et passé le délai tout ce joli monde, constitué principalement de famille avec poussettes, s’égaille sur la Rynek pour manger des glaces ou boire un café. Oui, au grand bonheur du Lion, les polonais sont des fanas de « lody », des crèmes glacées vendues partout en cornet ou en pot. Ils en consomment à tout moment et peuvent faire des kilomètres pour aller chez le bon glacier. Notre amie Anna et sa famille se rendent régulièrement à Piaczesno, environ 15km de chez eux, pour déguster un ou plusieurs cornets dans le parc, mais comme ils viennent d’en découvrir un encore meilleur de l’autre coté de la ville, le choix devient cornélien.


Tentant non ?

Question rythme de vie on a encore du mal à tout comprendre. Ce qui est sûr c’est que les polonais ne sont pas des matinaux, tout du moins en vacances. La ville tourne au ralentie toute la matinée, les terrasses des cafés commencent à se remplir vers midi pour un café ou un en-cas petit déjeuner. Les restaurants eux ne sont pas opérationnels avant 13h30, 14h… Quant au repas du soir, c’est encore flou, sans doute vers 19h ( les restos ferment à 21h) mais on se demande encore comment il est possible de prendre le déjeuner à 14h et le dîner à 19h… tout en mangeant glaces et gaufres entre les 2.


Il règne à Poznan une ambiance très cool, sans doute parce que c’est une ville étudiante, et dès la fin de la journée les berges de la Warta se peuplent de plein de jeunes qui viennent se retrouver, boire des bières et pique-niquer. Il y a quantités de pistes cyclables et de vélibs mais nous optons pour les trottinettes électriques. Un moyen très pratique et rapide de se déplacer, on les emprunte n’importe où (en fait l’appli sur le smartphone nous indique où se trouve les plus proches) et on les dépose à notre point d’arrivée sans se poser de question. Le top ! Pour les soirées nous avons rapidement trouver notre QG, le KontenerArt, un « beach » bar en bord de Warta, constitué de containers, avec tournois de beach volley, soirées zumba ou soirée slam. Bon le slam en polonais on a du mal et la profondeur de la poésie urbaine nous échappe quelque peu, mais l’ambiance est bonne, les sets des DJ au top, les transats confortables, le coucher de soleil nickel et il y plein de stands pour manger un morceau en buvant des bières. Que demander de plus ?



D’un autre côté Poznan est aussi une ville historiquement très riche : c’est ici que la Pologne a été christianisée et que sont enterrés les premiers souverains de Pologne. Tout ça à découvrir sur l’île centrale Ostrow Tumski (l’île de la cathédrale). C’est ici que ce situe le centre historique de la ville, la 1ere cathédrale de Pologne construite au 10 ème siècle. C’est un véritable lieu de pèlerinage des chrétiens polonais.

       











En ce qui nous concerne, un séjour en ville est souvent synonyme de recherche de Lavomatic.. Poznan n’échappe pas à la règle sauf qu’elles ne sont pas à côté…et que la trottinette avec un sac de linge c’est pas le top. Option tram donc… et c’est là que ça devient drôle : trouver la bonne ligne, trouver où s’achète le ticket (pas dans le tram ni à l’arrêt bien sûr, trop facile) et comprendre qu’il existe des tickets différents dont la validité est liée à la durée du trajet prévue : 15mn, 45mn… trop drôle et comment tu fais pour savoir la durée du trajet ? Ben tu ne sais pas donc à l’aller tu prends de la marge et au retour tu prends moins long et moins cher. Mais comme l’appli qui donne la ligne n’est pas à jour et bien tu te retrouves à 2 bornes de la laverie à faire le trajet à pieds par 35° avec ton sac sur les épaules. Oui il peut faire très chaud en Pologne et tu t’en rends compte quand la laverie n’est pas climatisée. C’est là que le Lion commence à perdre son humour… surtout quand il cherche, en vain, un bar pour patienter et qu’il se voit dans l’obligation d’attendre plus d’une heure dans une étuve qui sent le détergeant. Heureusement nous découvrons qu’il existait bien une ligne de tram directe et super rapide pour le retour !

La Cathédrale

place de la Liberte dans la partie moderne de la ville

Pont qui permet de rejoindre l'île de la Cathédrale

Très chouette musée Porta Posnania avec une découverte interactive de l'histoire de la ville


Après ces 3 jours en ville nous reprenons la route, cap au nord vers la Mer Baltique. Mais halte au bord d’un lac perdu (enfin pas pour les locaux qui viennent y passer la journée avec BBQ, bouées et matelas gonflables) pour laisser passer le week end du 15 Aout. On se dit qu’après le 15 Aout il devrait y avoir moins de monde sur la Côte. Enfin tout le monde peut se tromper… heureusement les plages sont immenses et à moins de tomber sur des voisins envahissants, il y a largement de la place pour tous. Comment est l’eau ? Alors comment dire : fraîche ! On est loin des températures méditerranéennes mais je mets néanmoins un point d’honneur à me baigner en Mer Baltique. 1er bains, car notre dernier passage en Mer Baltique était durant les mois de mars/avril, donc inimaginable d’y tremper un orteil. Mais là, il fait super beau et super chaud donc toutes les conditions sont réunies même si l’eau ne dépasse pas 16 et 18°. Comme dit le Lion je suis mûre pour des vacances à Roscoff. Enfin c’est lui qui le dit, moi je préfère quand même la température de la Mer Egée.


On ne se sent pas seuls !


Quand je dis que l'eau est fraîche... bon on a eu 18° aussi !

En fait nous découvrons que toute la Mer Baltique est bordée d’une immense plage, elle-même bordée par une bande de forêt de pin et feuillus sur des centaines de kilomètres. Les villes côtières sont relativement modestes mais largement peuplées de touristes polonais qui résident dans des « pokoje goscinne » (chambres d’hôtes), des appart-hôtels ou des bungalows. Il y a comme partout des marchands de glaces, de gaufres, de kebabs et de fish and chips ; des vendeurs de matériels de plages sans oublier les manèges pour petits et grands ainsi que les loueurs de voitures à pédales et vélos électriques. Mais l’ambiance est franchement bon enfant. Nous trouvons assez facilement des spots pour se poser près de la plage et y passer une ou deux nuits… voire plus dans le calme le plus total et sans aucun souci avec les flics !




Mais le plus drôle c’est de voir les habitudes locales. D’abord on se rend rapidement compte que la natalité en Pologne va bon train. Sur la plage il n’y a que des familles avec enfants et il est plutôt rare de croiser des groupes de jeunes. Ensuite se rendre à la plage nécessite un minimum d’organisation et même une petite remorque car il faut au minimum : 1 ou 2 pare-sable de 5 ou 6 m qui ne servent pas à protéger du sable mais à délimiter son territoire. Il faut aussi le parasol et l’abri anti UV Queshua, viennent ensuite les serviettes spécial plage (c’est-à-dire de la taille d’une couverture 2 places avec une doublure plastique pour le sable), les transats, la glacière, la poussette et les jouets de plages sans oublier les bouées XXXL en forme de licorne, lama ou flamand rose). Franchement il faut en vouloir car installation et pliage requièrent un minimum d’une demi-heure. En même temps cela vous donne aussi une idée de la place disponible et nous ne pouvons nous empêcher de rire en imaginant ces familles débarquer sur la plage de Bandol ou La Ciotat…


Installation type d'une famille polonaise.. manque la bouée !

casse-croute local : tartine au poisson fumé !

Pour tout dire on commence à prendre nos habitudes, mais il nous faut pourtant avancer vers la Côte Baltique allemande qui nous tente bien même si elle parait moins accessible avec ses réserves naturelles. Ce sera changement de décor avec petit tours sur les îles de Usedom et Rügen. 

Retour des bivouacs au calme dans la fôret

Changement de décor : voici les plages allemandes !




Premiers vols des oies  qui vont partir migrer au sud ! C'est un signe.


Ensuite ce sera la descente car nous devons retrouver des amis allemands avec qui nous avions passés l’hiver en Laponie vers Stuttgart avant la fin du mois. Le temps passe vraiment trop vite !

samedi 8 août 2020

Pologne : Le retour !

 

De retour en France en octobre 2019, jamais nous n’avions envisagé de rester aussi longtemps sédentaires. Tout au plus 3 ou 4 mois le temps de quelques soins médicaux pour nous et la Citrouille.

Et bien rien ne s’est passé comme prévu…d’abord nous avons (re)découverts les joies d’un parcours santé en France : plus d’un mois pour avoir un rendez-vous avec un dentiste et je ne parle pas d’un ophtalmo ou d’un spécialiste.

Quand à la Citrouille, après des dizaines d’échanges par mail et téléphone aux 4 coins de France nous somme arrivés à la conclusion que rajouter des lames de suspension à l’arrière et 4 amortisseurs pneumatiques était à coup sûr une mission impossible. Entre ceux qui t’expliquent que tu as déjà 5 lames (alors que non nous sommes devant le camion et qu’il y en a bien 4), ceux qui te demandent 4300€ pour 2 boudins pneumatiques sans te dire ni la marque ni les caractéristiques techniques, et ceux qui te disent que c’est impossible, la solution est venue de… Pologne ! Nous y étions en avril dernier me direz vous mais, bon c’est l’occasion de reprendre la route. Ce que nous faisons fin février juste histoire de se faire bloquer avant la frontière et de revenir en France pour cause de confinement Covidien.

A ce jour, les destinations envisagées initialement comme l’Afrique ou l’Australie sont encore fort compromises mais les frontières européennes ont réouvert et nous ne n’avons pas trainé pour reprendre la direction de la Pologne, où nous avons rendez-vous chez Intrack à Varsovie pour mettre à niveau la Citrouille. En route, un petit stop à Mardore pour faire une surprise à l’amie Laurence et à ses Popos et une halte express à Dijon pour nos rendez-vous chez un ophtalmo. Bizarre en habitant à Narbonne d’aller si loin pour voir un ophtalmo mais faute de rendez-vous à moins de 8 mois de délais j’ai regardé sur internet les opportunités dans les villes sur notre itinéraire et hop coup de bol à Quétigny (à côté des tchéchènes !) c’est possible. On marche sur la tête !

Quand tu arrives chez les Popos, c'est déjà  un petit paradis !



En Pologne, quand tu es sur un parking routier et que tu as une urgence...


Entre temps grâce à Pawel, un polonais actuellement sur les routes grecques, qui roule aussi en Iveco 5t5, Lukacz nous attend pour faire un super boulot sur les suspensions en une semaine. Pendant ce temps nous allons restons chez Anna et José (sans oublier Maya et Josito), une enclave mexicaine au sud de Varsovie. Des amis que nous avons beaucoup plaisir à retrouver et chez qui nous mangeons les meilleurs tacos et le meilleur guacamole de Pologne ! Et nous repartons en plus avec la succulente vodka au citron préparée par le papa d’Anna (et aussi une bouteille de son whisky distillé maison).

Le King du bbq mexicain

je vous rassure nous sommes 4 à table !


Fete mexicaine au son des mariachis pour notre arrivée en Pologne : quel exotisme !



Juste le temps de refaire un tour dans le vieux Varsovie, de se poser au Bambino Milk Bar pour un dej couleur locale, de se perdre dans l’immense parc Lazienki… Pour tous ceux à qui la Pologne ne parait pas une destination qui vend du rêve je dirais qu’ils se trompent. Au-delà de Krakow qui rafle la palme du tourisme, Varsovie est une capitale qui mérite un long week-end, et la campagne polonaise recèle de nombreux trésors.



Bambino Bar : un repas pour moins de 7€ mais tu ne sais pas quoi... menu affiché en polonais !




Parc de Piaczesno, avec vaporisation d'eau de mer !

Déposé lundi matin nous avons récupéré la Citrouille vendredi midi et super forme ! Son comportement s’est bien amélioré, nous voilà donc prêts pour la tester et faire un tour en Mazurie la région des 1000 lacs aux frontières de la Lituanie et de Kaliningrad.  Anna nous aurait bien entrainé avec la famille vers Gdansk mais la Cote d’Azur polonaise au mois d’Aout ne nous semble pas l’endroit idéal avec une grosse citrouille.


Notre premier bivouac en bord de rivière est l’occasion de tester le nouveau crochet de remorquage et les super manilles que Lukasz nous a installé. Un papy et son épouse se sont méchamment plantés le nez dans un fossé et sont tout heureux que nous ne soyons pas loin. 10 minutes, une avalanche de remerciements et 3 signes de croix plus tard ils repartent soulagés et heureux chez eux.

Nous, on traine un peu et finalement le lendemain sera l’occasion d’un grand rangement des pièces détachées et caisses à outils. Faut ce qui faut… allez hop en route pour un mois et demi. Ca fait du bien de rouler et de respirer !


Nous cabotons de bords de lac en bord de lac avec stop au soleil, baignade et bivouacs au bord de l’eau. Enfin quand je dis baignade je parle pour moi car le Lion se contente de bains de soleil. Le camping « sauvage » est assez facile, même au mois d’août et même si les polonais sont restés au pays.  Certaines communes ont aménagé des plages gazonnées avec tables de pique-nique et emplacement pour faire un feu sur lesquelles il est possible de rester quelques jours. C’est sur l’une d’entre elle, alors que nous avions l’impression d’être au bout du monde, que nous retrouvons Miro, sa famille et ses amis. Nous avions rencontré Miro plus d’un an auparavant sur le bateau entre Odessa et Batoumi et ses conseils avaient été précieux pour découvrir la Géorgie. Miro est guide de raid 4x4 avec comme destination privilégiées la Géorgie et la Jordanie. L’occasion de passer une soirée à griller des saucisses autour du feu, le monde est réellement petit.




Jolie rencontre du matin

Après Pisz, Gizycko, nous allons encore un peu plus au nord pour voir ce que fut le « Repaire du Loup », une ville « secrète » de bunkers construite par Hitler entre 42 et 44. L’un de ses généraux décrivait le lieu comme un hybride de monastère et camp de concentration. Il y résida ainsi que tout son état-major pendant plusieurs mois et c’est là-bas que l’une des multiples tentatives d’assassinat, Opération Walkyrie, échoua. Bon j’ai aussi compris pourquoi ce malade était parano, il y a eu 40 tentatives d’assassinat à son encontre entre 33 et 44. Aujourd’hui la forêt a repris ses droits recouvrant l’ensemble de ses immenses monuments de béton éventrés d’une épaisse couche de mousse. L’ampleur titanesque de ce site retranscrit bien toute la mégalomanie de ce fou, nous en restons bouche bée et le visiter sous la pluie (le seul jour de pluie que nous ayons eu) n’a fait que rajouter à l’ambiance dramatique du lieu.

Ancienne écluse du Canal de Mazurie... un monument de béton !




Des bunkers aux murs de 3,5m d'épaisseur... meme pour le salon de thé et le "casino"

Toujours impossible de passer la frontière avec l’enclave de Kaliningrad sans visa russe, nous nous dirigeons donc vers Ryn, Mikolajki, Mragowo et Olsztyn… histoire de prendre quelques bains de foules inattendus. Ils sont là les polonais ! Les lacs se couvrent de bateaux, pédalos et jet-ski, les plages sont noires de familles avec gamins et bouées monstrueuses. Et la bière coule à flot ! Nous venons donc de trouver refuge dans un camping à la ferme au bord d’un lac, histoire de revoir notre itinéraire et tenter de retrouver un peu du côté sauvage que nous avions tant apprécié. Ce sera vers l’Ouest, sans doute Poznan et la côte baltique mais après Leba qui marque la fin de la Cote D’usure polonaise. 



Pédalos mode NY à Ryn


Quelques belles pistes nous éloignent des touristes polonais et allemands !

Bref on vous tiendra au courant !

Enormes bisous à tous !