samedi 28 août 2021

Quand vient la fin de l'été...

 


Voilà 10 jours nous vous avions quitté à Prague qui se révèle être une sorte d’enclave touristique, le seul endroit, jusqu’à maintenant, où nous avons croisé plus d’étranger que de locaux. C’est sans aucun doute l’effet qu’ont les touristes en visitant Paris, mais là c’est bluffant car depuis, mis à part quelques rares touristes allemands nous ne croisons que des locaux… et c’est tant mieux ! Bon pour ce qui est du contact on ne progresse pas beaucoup avec la langue et l’anglais est très peu parlé. Mieux vaut avoir quelques notions d’allemand mais là encore nous nous débrouillons mieux en espagnol ou en italien qu’en langue germanique. Quand on sait que le tchèque est presque facile à coté du hongrois je me dis que la situation ne va pas aller en s’arrangeant.



Toujours est il qu’en quittant Prague nous avons décidé de nous mettre au vert. Comme vous le savez déjà on préfère la nature aux châteaux, donc ce sera Direction la Suisse Tchèque. Oui oui, vous avez bien lu la Suisse Tchèque, aussi appelé la Suisse bohémienne se trouve au nord-ouest de Prague à la frontière avec l’Allemagne (Dresde)et le Parc National est d’ailleurs à cheval sur les 2 pays. Inutile d’imaginer les hauts sommets des Alpes ou les vertes prairies à perte de vue avec des troupeaux de vaches, non ici c’est vallonné, couvert de forets de sapins, de cité de pierres et de gorges profondes. C’est pour ses monolithes de grès que l’on vient visiter cette région. La pierre est omniprésente et forme de majestueuses tours, portes, parois, ravins, villes et labyrinthes rocheux.


 






Sur la route petit stop à Most. Most a été littéralement « déménagée » dans les années 1960 pour faire place aux activités minières extensives d'extraction du lignite. Le centre historique a été détruit par explosifs à l'exception d'une église, celle de l'Annonciation à la Vierge Marie qui a été préservée : retirée de ses fondations, elle fut déplacée sur une voie ferrée de 841 m en l'espace de 28 jours, à raison de 30 m par jour en octobre 1975. Les autres immeubles ont simplement été démolis et une ville nouvelle érigée à quelque distance prit la suite. Autant dire que la ville elle-même n’a rien de glamour et ne fait pas parti des circuits proposés par l’office de tourisme tchèque, d’autant que la région et la ville ont longtemps été victimes de pluies acides… mais pour moi difficile de passer à côté de cet œuvre de l’urbanisme communiste.

L'Eglise voyageuse...

Une maquette explique comment l'Eglise a été déménagée

Le glamour de l'urbanisme à la communiste

Ensuite direction Hrensko, petit village qui marque l’entrée du parc et celui des Gorges d’Edmundova sur la rivière Kamenice, que l’on visite à pied et en barque. Ici les sentiers sont super bien balisés et une multitude de boucles sont tracées pour tous les niveaux de marcheurs. Ca tombe bien, on ne va pas commencer par 15 km avec un dénivelé de 800m +… le plus drôle c’est que l’office du tourisme tchèque vous présente le village comme « une charmante petite bourgade aux maisons à colombage », dans les fait c’est 2 rangées de maisons et hôtels le long de la rivière avec des parkings partout et un marché digne de celui de Hanoï. Un floppée de stands qui vendent tout un tas de fringues et chaussures made in Vietnam, tenus par la communauté asiatique. Ici on parle viet, on joue aux cartes assis sur des tabourets miniatures le tout au son d’une musique folklorique tchéquo-bavaroise sensée émouvoir le touriste. Heureusement la nature est très belle et nous trouvons de quoi nous poser au calme sur un petit parking de départ de randonnées.  Malheureusement la météo est plus qu’aléatoire et nous devrons renoncer à la rando jusqu’à la porte de Pravčice. C’est pourtant le symbole du Parc mais la pluie vient contrecarrer nos plans. Pas grave on pousse un peu plus loin pour visiter d’autres cités de pierre et le labyrinthe de Besedicke au cœur du Paradis Tchèque.

Sur la rivière Kamenice




Petit détour par Hanoï

Quand il fait beau !




Les orgues basaltiques de Panska Skala








Le chateau de Torsky

C’est ici que nous prend l’envie de monter au sommet de la plus haute montagne tchèque… le mont Sniejka à cheval entre Tchéquie et Pologne. Avec ses 1603m c’est la plus haute montagne des Monts des Géants. Bon soyons honnêtes, l’idée c’est de monter en téléphérique et de faire la rando en descendant. Direction le village de Pec Pod Snezkou. On arrive la veille pour repérer les lieux. Situé au bout du monde, il est impossible de bivouaquer dans le village. On redescend donc sur un parking au bord de la route quelques kilomètre plus bas pour passer la nuit sans avoir à payer un bras. A partir de 7h du mat la circulation s’intensifie franchement sur la route et nous avons prévu d’arriver sur place à 9h… Erreur de fainéants ! A 9h du mat tous les parkings affichent complets et impossible de se garer où que ce soit vu que les seules places restantes sont dans un parking couvert dans lequel nous ne rentrons pas. Grrrr !!!! Je rage, je fulmine et dégoutés on rebrousse chemin. Et comme une journée qui commence mal s’améliore rarement, ce sera 115km de route de m…. pour rallier Olomouc. Route étroite, en piteux état et qui traverse une multitude de villages sans grand intérêt. Pour tout dire j’ai un peu l’impression d’une traversée sans fin de la Tchéquie rurale. Même trouver un stop sympa de pique-nique sera un challenge, ce sera finalement l’entrée d’un champ en bord de route.

A Olomouc j’ai repéré un grand parking en bord de lac et c’est finalement avec plaisir que nous nous posons. Question bivouac, en Tchéquie, il ne faut pas être super exigeant. Le pays est petit, l’agriculture y est très développée et il y a des villages partout. Résultat : le spot sauvage c’est la perle rare quasi impossible. Heureusement il y a de nombreux parkings de départ de rando ou autour des lacs pour les pêcheurs. Attention car la plupart sont payants à la journée (oui oui en Tchéquie tout est payant) mais à des tarifs corrects et si on y arrive après 17h il n’y a plus de contrôle. La journée ils sont bien pleins mais le soir on est facilement seuls et si on prend garde d’en choisir un loin d’une route passante, alors c’est cool.


Olomouc est une chouette ville baroque de Moravie avec son horloge astronomique, ses fontaines, ses palaces aux façades colorées… et son musée d’art contemporain ! A midi tout ce qu’Olomouc compte de touristes se retrouve sur la place principale devant l’horloge. Alors que sonne la cloche des petits personnages défilent au-dessus de l’horloge. A l’origine il s’agissait de Saints mais durant le régime communiste ils ont été remplacés par ce que le pays comptait de forces vives. Ce sont donc des ouvriers, des prolétaires, des paysans, des mères de familles et des sportifs qui défilent aujourd’hui au son des 12 coups de midi. Insolite, d’autant que ce défilé est ponctué par le couac d’un trompettiste ! Et puisqu’on en est au rayon musique, laissez-moi aussi vous dire que c’est ici que Mozart et sa famille se sont réfugié durant l’épidémie de peste qui sévissait à Vienne, le prodige a 11 ans et il y composera sa 6ème symphonie.

                                         

                            

                                                

    

                                        

                            


Voilà voila pour l’intermède culturel avant le retour au vert pour explorer le krast morave et son réseau de grottes. Il y en a plus de 14 sur un territoire de quelques dizaines de kilomètres. Nous avons choisi de visiter les grottes de Punkva qui au de là d’une superbe balade souterraine avec ses véritables dômes aux magnifiques stalactites, permettent aussi de découvrir le gouffre de Macocha et de naviguer sur les eaux de la petite rivière souterraine de Punkva. Nous voilà d’abord parti pour une balade à pied dans la forêt environnante et c’est là qu’on voit que nous sommes de vrais marcheurs aguerris. On regarde la carte et la boucle que l’on prévoit de faire, et on choisit le sens de la marche en se disant qu’il vaut mieux monter au début puis chemin de crêtes et finir sur une descente. Alors ça c’est quand on sait lire une carte parce dans la réalité on a commencé par descendre des escaliers (beaucoup) puis un peu de plat puis à nouveau grosse descente pour arriver sur le chemin du fond du ravin ( en fait de crêtes… c’est raté) et ben après il a fallu tout remonter ! Et quand tu as remonté tout le sentier et bien tu termines en beauté au pied des escaliers que tu as descendu au début ! Franchement il y a des fois où je hais la nature et la cartographie ! vivement ce soir et l’apéro, là au moins pas moyen de se planter.

Gouffre de Macocha

Bon mis à part ça je dois avouer que la visite des Punkvas caves est sympa même si le discours du guide nous ai un peu passé à côté, vu que notre niveau de tchèque ne s'est toujours pas amélioré dans la nuit. Encore une chouette expérience touristique locale !







 Demain départ pour Brno, dommage le grand prix Moto n'a pas lieu cette année puis ce sera un tour en Moravie du sud sur la route des vins ... histoire de revenir à des valeurs sûres même si en Tchéquie la bière est moins chère que l'eau ou le café !

Bisous à tous ! na shledanou,uvidíme se brzy !

On sent bien que le Lion préfère le soleil...