Et nous voilà au sud de la Finlande… après un dernier
détour par l’Archipel de Turku qui comporte plus de 20000 îles et îlots au
milieu desquels nous circulons grâce à des ponts et des ferries. Plus peuplée
mais aussi plus boueuse, cette région nous laisse un peu sur notre faim
(fin ?) Profitant d’un redoux la neige a commencé à fondre laissant la
place à un magma terreux qui crépit les véhicules et noircit les paysages de
bord de route. Mais où sont les étendues immaculées de Laponie ? Nous nous
rapprochons de la civilisation urbaine et en arrivant à Rosenberg ( cherchez
pas c’est un bled) j’ai l’impression depuis longtemps de me retrouver dans une
bourgade qui ressemble à ce que je connais : un centre organisé autour de
son Eglise, une rue piétonne et quelques boutiques (c’est dingue le nombre de
magasins d’optique et de photographes/ encadreurs), un café (qui ferme à 18h
mais bon…) et même un restaurant chinois sans oublier les 2 supermarchés. J’ai
même fait l’aquisition d’une paire de chaussures en prévision de mon retour à
la ville parce que les bottes en caoutchouc ou les chaussures de rando ça le
fait pas. Bon les filles pas d’excitation ce n’est pas des escarpins mais ça
fait drôle d’acheter des chaussures… Au global ce n’est certes pas la foule
mais cela change des villages de Laponie au tracé orthogonal, dans lequel le
piéton n’a pas sa place sauf s’il pousse un traîneau (pas de trottoirs) et où
les autochtones se retrouvent à la station-service pour boire un café et jouer
aux machines à sous. Ici à voir les enseignes et le nombre de B&B nous
sommes au cœur d’une région fort touristique… en été. Mais en février les
ballades dans la forêt et les baignades dans la Baltique ne sont pas au
programme de même que la pause-café au bord de l’eau ou le restaurant face à la mer: tout est fermé !!!
Il est donc temps de nous diriger vers la capitale !
Voilà presque 7 mois que nous sommes en Finlande et pourtant
j’ai l’impression en arrivant à Helsinki que nous sommes dans un autre pays. La
ville en elle-même reste à taille humaine et hormis les 20mn de métro (si si,
on a repris le métro) qui nous permettent de rallier le centre-ville depuis le
camping tout se fait à pied. La ville regorge de cafés et restaurants, de
centres commerciaux, de boutiques de marque. Les bâtiments de style Art Nouveau
sont nombreux, donnent des couleurs à toutes les rues et il est fort agréable
de s’y balader le museau en l’air. Les gens sortent et s’habillent bien plus
élégamment que ceux que nous avons rencontré jusqu’à maintenant. Définitivement
tournée vers la mer, Helsinki épouse une côte baltique très découpée. Le froid
y est plus humide et donc plus glacial même si les températures relevées ne
descendent pas en dessous de -10° ( hi hi une misère…). Pas d’endroit phare,
hormis la forteresse de Suomalinna construite sur quelques îles en face
d’Helsinki, mais une ville pleine de charme dans laquelle il fait bon se
promener dans une atmosphère bon enfant et se laisser surprendre par
l’architecture. Je suppose qu’en été, cette ville doit être un pur bonheur, dans
laquelle il doit faire bon vivre pour profiter des nombreuses terrasses et
parcs (parce qu’en février… c’est fermé 😉) mais c’est le jour et la nuit avec le nord
du pays. C’est d’ailleurs drôle de voir la réaction des finlandais auxquels
nous avons eu l’occasion de dire que nous avions passé 6 mois en Laponie. Passé
le 1er instant de sidération, tous saluent « notre courage »
pour un séjour aussi prolongé dans des contrées aussi froides et aussi reculées…
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La gare Centrale |
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Les colosses de la Gare Centrale |
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Le marché des Halles |
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La Cathédrale |
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L'entrée du Fort de Suomalinna |
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Le Monument en honneur au fameux compositeur finlandais : Sibelius |
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Les délices du Café Fazer, fondé il y a plus d'un siècle |
Nous avons donc mis à profit ces 4 jours pour renouer avec
la civilisation : musées, cafés, galleries, restos et même soirée sauna
avec pour moi un plouf dans la Baltique (rapide quand même parce que nager au
milieu des glaçons c’est froid !)
Il est maintenant temps de rejoindre l’Estonie et je dois
avouer que c’est avec beaucoup de nostalgie que nous quittons la Finlande. Nous
avions pris la décision d’y passer l’hiver sur un coup de tête ou plutôt un
coup de cœur pour la Laponie cet été. L’automne et l’hiver ne nous ont pas
déçu, et notre plus grande frustration sera de ne pas y avoir passé le
printemps (ma rancune envers le boss d’Akaskero risque d’être tenace). Les
finlandais ne sont certes pas de grands bavards (la Finlande est le pays du
silence) et ne vont pas spontanément vers l’autre mais dés lors que le contact
s’établit, ils sont particulièrement aimables, serviables, à l’écoute et dotés
d’un certain sens de l’humour.
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La célèbre Eglise Temppeliaukion, creusée dans la roche où la messe est célébrée en Heavy Metal ! |
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Au vu des stalactites, il fait encore froid... |
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Un plouf dans la Baltique entre 2 sessions hot ! |
Pour ce qui est du froid arctique tant redouté et bien au final
ce n’est pas si terrible, jusqu’à -25° tout au moins. Après ça pique ! Non
plaisanterie mise à part, nous n’avons jamais souffert du froid avec les
vêtements adaptés et puis c’est un mal nécessaire et bien supportable pour
bénéficier de l’enchantement du lieu, des paysages magiques et du silence
envoutant. Quant à la nuit polaire,
surprenante au départ mais finalement nous n’avons pas été trop impactés. On
s’habitue vite à n’avoir que 3 heures de lumière naturelle par jour et le fait
de travailler à la frontale les ¾ du temps parait presque naturel au bout d’une
semaine. C’est la touche d’exotisme !
Enfin, notre aventure au pays des chiens de traîneaux
restera gravée en nous pour longtemps. Si l’expérience fut chaotique et parfois
perturbante, elle nous a permis de découvrir un monde insoupçonné, de rencontrer
de belles personnes et des chiens merveilleux (et des chevaux aussi). J’ai
personnellement adoré faire ce travail de « dog handler » quelle que
soit la météo, quelle que soit la fatigue quelles que soient les taches. Et si
parfois le contexte humain a été « compliqué » la relation avec mes
amis les «oldies » m’a permis de passer au-delà et de relativiser. Ils ne
m’ont apportée que du bonheur et je reconnais que même si je n‘ai pas grande
estime pour le boss d’Akaskero (c’est un euphémisme) je le respecte pour la
manière dont il traite ses chiens, les soins qu’il leur prodigue et aussi pour
le produit touristique qu’il propose. Randonner pendant 4 jours de manière
autonome avec son propre équipage de chiens est unique et les clients sont tous
marqués par cette aventure.
Après donc avoir affronter les températures glaciales et les
routes enneigées des pays nordiques nous voilà à la conquête des pays baltes.
Ni Le Lion ni moi n’avons idée de ce qui nous attend et ce n’est pas la lecture
du Lonely Planet qui nous éclaire beaucoup, mais quoi de plus motivant que de
partir à la rencontre de l’inconnu. Première étape Tallinn. On vous tient au
courant en espérant que les températures et la météo nous permettent bientôt de remplir les réservoirs d'eau... parce que les jerrycans ça commence à bien faire ;)
Fin du chapitre Pays Nordiques… début du chapitre Pays
Baltes, onzeroad again !