Et bien tout arrive nous venons de passer la frontière avec
la Croatie le cœur gros. Un mois en Bosnie Herzegovine dans ce pays tout doux qui
nous laissera un goût de paix et de tranquillité.
Deux semaines depuis notre départ de Sarajevo, deux semaines
pour parcourir quelques 250 kilomètres, cela vous donne une idée de notre
allure… Mais impossible de résister à l’attrait des berges des rivières, aux
jolies cascades ou aux paisibles paysages de campagnes vallonées où chaque
visage rencontré affiche un superbe sourire et nous salue simplement.
Nous commençons par tirer plein ouest avec un premier
objectif Jacje, mais c’est sans compter un arrêt au bord d’une rivière au sud
de Zenica. Et c’est aussi sans compter sur l’orage et la pluie qui nous
surprennent alors que nous sommes au creux de la rivière avec un petit bout de
piste de 50m bien étroit et bien en dévers pour rejoindre le chemin forestier.
Il est 3h55 lorsque la même idée nous traverse l’esprit au Lion et à moi :
si ça continue de pleuvoir ainsi… il va falloir aller chercher le tracteur pour
nous sortir de là, et il est loin le tracteur et sous la pluie c’est pas drôle.
Bon, dans ces cas-là inutile de chercher à se rendormir : on s’habille et
on décolle pour remonter sur le chemin forestier et se poser dans un endroit
plus safe. Et oui c’est aussi ça les joies du bivouac en pleine nature.
Toujours prêts même si on n’a pas les 2 yeux en face des trous. On passe
sous le regard interrogateur du gardien du Parc qui nous ouvre la barrière sans
poser de question. Heureusement une vaste aire de pique-nique nous permet de
finir notre nuit tranquillement un kilomètre plus loin.
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C'était pourtant sympa la veille au soir, jusqu'à 3h du mat. |
Arrivés à Jacje le lendemain nous découvrons une jolie
bourgade avec sa forteresse qui domine la cité, ses chutes d’eau, sa petite
Eglise souterraine pompeusement baptisée catacombe et sa place principale
animée de plein de cafés. Il fait un temps magnifique, idéal pour se balader et
boire un verre en terrasse. Alors ne pas oublier que c’est encore la saison des
sorties scolaires et que Jajce est un concentré de sites historiques donc il y
a des enfants et ados partout jusqu’à 14h, après les accompagnateurs tentent de
retrouver leur cheptel et de le rapatrier dans le bus. Ouf !!!! En
attendant on mange notre burger local (c’est-à-dire un steak haché ultra cuit
dans un pain à kebab) dans un maxi brouhaha alors que les instits dégustent
leur café un peu plus loin. Le soir venu dans notre joli coin de bivouac tout
vert qui fait face à la ville nous retrouvons un couple de jeunes français en
camion que nous avions croiser sur les hauts plateaux monténégrins. Une
chouette occasion de boire un apéro prolongé pour échanger sur nos parcours.
Eux ont décidé de ne pas passer par la Croatie mais de remonter sur la Serbie
puis Hongrie. L’idée est bonne mais nous n’avons pas vraiment envie de
retourner en Hongrie ni de traverser l’Autriche. Donc on reste sur notre idée
de la Croatie. |
Les chutes d'eau de Jajce |
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Un banc avec des prises USB intégrées pour charger ton smartphone au solaire. |
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Les catacombes... |
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Quand le Lion se la joue martyre revival ! |
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The Love Bridge ( si si) aménagé sur la rivière Vrbas |
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Les anciens Moulins, sur la rivière à l'entrée du Lac de Plivsko |
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Plivsko Jezero |
Cap à l’Ouest mais avec un petit détour par Banja Luka la
capitale de l’Orthodoxie et de la République Serbe de Bosnie. En fait nous
avons déjà franchi à plusieurs reprises la « frontière » entre les
deux états de la Fédération et la différence réside principalement dans ce que
les restaurants proposent : mouton ou cochon à la broche, dans le nombre
de femmes voilées, et dans les cœurs de villes. Coté musulman bosniaque, il y a
encore de nombreux bâtiments de l’époque ottomane, côté serbe une architecture brutaliste
(c’est-à-dire du béton de l’ère communiste) beaucoup plus récente sans grand
charme, je dois le dire. Quant aux femmes voilées quand je dis voilées je ne
parle pas du hijab mais du niqab qui ne laisse apparaître que les yeux et
encore avec les lunettes de soleil même pas. Alors que Monsieur, lui, affiche
un look de footballeur avec sneakers dernier cri, casquette de base ball et
Tshirt à la mode mais avec la barbe. Côté serbe la mode est toujours à la coupe
de cheveux rasé avec une pelouse bien peignée sur le dessus et le survêtement
noir indémodable quelques soient les circonstances : la journée en balade,
le soir pour boire un verre, ou n’importe quand pour jouer les cacous. Coté
femme les jeunes filles orthodoxes n’hésitent pas à porter le croc top et le
décolleté plongeant. Le plus dôle étant de croiser des groupes de copines ou se
côtoient les deux versions sans que ça ne semble poser problème à l’une ou à
l’autre.
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La cathédrale orthodoxe |
Juste avant d’arriver à Banja Luka on fait un arrêt pour
faire le plein d’eau à une fontaine et c’est aussi juste le temps pour Bogar
(pour être honnête je ne suis pas sure du tout de l’orthographe) de foncer sur
Xtian pour faire connaissance. Le bonhomme est serbe (enfin de République serbe
de Bosnie) mais aussi et surtout yougoslave et suisse. Il a été producteur de
film et nous a raconté ses folles soirées au Festival de Canne, mais aussi et
surtout il a été IT architecte (le meilleur selon lui-même) et a travaillé pour
le Ministère de la Défense Suisse. Marié plusieurs fois tous ses enfants sont
suisses mais il garde dans son cœur la nostalgie d’un amour de jeunesse
parisien : Marie. Ils se retrouvaient à la Gare de Lyon pour de
clandestines escapades amoureuses. Bref un poème…Il est rentré en Bosnie à
cause du COVID car il refusait d’être confiné comme l’exigeait la Suisse. Sa
maison est sur le bord de la route et si nous ne réagissons pas au plus vite on
sent que la soirée va s’éterniser à écouter le plus grand blablateur de Bosnie
en vidant sa réserve de Rakje. Bref au bout d’une demi-heure, on essaie de
partir sans le vexer ce qui n’est pas simple. Mission réussie ! On respire
et on se cale dans un parking en ville au bord de la rivière (et oui quand je
vous dis qu’il y a des cours d’eau partout), histoire de pouvoir prendre un
verre sur le bateau bar et profiter des joies de la ville. Côté ville je
confirme c’est vite fait… un place centrale désertique, deux rues piétonnes on
se demande encore pourquoi vu qu’il n’y a rien et un centre commercial aux
allures soviétique, c’est-à-dire d’une grandeur toute disproportionnée face aux
4 ou 5 boutiques qui l’occupent. Il nous faudra nous rendre dans la banlieue
« moderne » pour comprendre que tous les magasins sont dans les malls
qui se trouvent en périphérie urbaine et que c’est là que l’on trouve toutes
les marques connues : Tommy Hilfiger, Adidas, Benetton, H&M, Intersport
et j’en passe. Toujours est il que le Lion profite de la ville pour avoir une
bonne connexion internet et regarder le grand prix F1 et la finale de Rolland
Garos. On n’aura pas tout perdu ! On aura même découvert une micro
brasserie locale qui fait une délicieuse IPA et de succulents ribs. Ça nous
change de la bière lager fadasse et du Cevapcici. |
Le fameux Bogar :3 fois que le Lion essaye de monter dans le camion |
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Cérémonie commémorative mais on n'a jamais su de quoi...
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Un autre type de niqab ! |
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Super une IPA et une Stout ! |
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La forteresse de Banja Luka |
3 jours après on reprend la route toujours à l’Ouest pour
gagner le Parc National de l’Una à la frontière avec la Croatie. Petite pause nocturne
en bord de rivière à Kljuc, toujours aussi bien aménagée avec de la pelouse et
des barbecues. On a prévu au moins 2 stops dans ce grand Parc dont le principal
intérêt est ses … cascades ! Et oui encore et toujours ce pays est le
paradis de la randonnée et de l’eau vive. Premier arrêt donc à Martin Brod pour
voir les « petites » chutes d’eau. L’espace camping aménagé par le
Parc National est superbe sauf que ceux qui l’ont conçu n’ont pas dû penser au
chemin pour y accéder : une piste très pentue en dévers avec un virage en
épingle au milieu. Autant dire qu’aucun
camping-car n’y arrive. Finalement c’est pas mal car c’est la garantie de la tranquillité.
Pour la suite ce sera les cascades de Strbacki, de magnifiques paliers de
chutes d’eau que nous ne verrons malheureusement que sous la pluie. Les averses
se multiplient ce qui augmentent le débit mais n’engage pas à flâner ni à faire
les randos qui suivent les berges. |
Anita Luka, pas mal comme stop pour la nuit |
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Arrivée à Martin Brod |
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Prêts pour l'apéro du soir ! |
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Les cascades de Martin Brod |
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On est tranquille ! |
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Les Strbacki buk ( soit les cascades de Strbacki) |
Après nos 3 jours dans la solitude du parc, nous rallions
enfin Bihac notre dernière étape bosniaque. Nous sommes repassés en Fédération
de Bosnie… A Bihac ce qui surprend c’est le nombre de migrants. C’est un souci
pour cette ville frontière où un camp de réfugié a été établi et où les
migrants se massent et cherchent à rentrer en Croatie par tous les moyens car
c’est leur point de pénétration en Europe. Les polices bosniaques et croates sont
particulièrement vigilantes car les passeurs sévissent et entrainent les
migrants par paquets au travers des collines pour franchir la frontière. En
attendant leur heure il y a plein de groupes de jeunes qui traînent en ville
sur les berges de l’Una. Il semblerait que la cohabitation ne soit pas toujours
facile.
Nous ne nous éterniserons pas dans cette bourgade sans grand
intérêt sauf celui de faire les courses et d’écouler nos derniers marks
convertibles. On ira donc passer nos deux dernières nuits au bord… d’une
rivière : la Klokot. Et oui autant finir comme on a commencé, au fil de l’eau entourés de
champs et de collines verdoyantes. Les locaux viennent s’y promener, les jeunes
viennent boire une bière au bord de l’eau, certain font un pique-nique d’autres
encore vont de l’autre coté de la rivière à la ferme aquacole qui propose ses
truites à 5€ le kilo. Ces derniers jours sont vraiment à l’image de ce que nous
retiendrons de ce pays : des gens souriants, des lacs, des cascades et des
rivières (l’eau est froide partout !), tout est calme.
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Un petit salon presque privatif... sur la Klokot |
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Cueillette d'herbes sauvages : lesquelles ? mystère... |
Ah et une dernière chose pour les amateurs : la Bosnie
c’est aussi le pays de la Golf à travers les âges. Je ne pense pas qu’il soit
possible d’en voir autant en circulation ailleurs. Des plus anciennes, version
collection millésimée dans leur jus et parfois sans plaque aux plus récentes
avec jantes customisée pour Gino local c’est sans aucun doute La voiture du
peuple bosniaque.
Et puis pour finir un petit zoom photographique sur les spécialités bosniaques :
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Quand tu en a mare du poulet, reste la pizza calzone en forme de poisson : original |
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Les bosniaques raffolent des saucisses façon germanique... nous pas ! |
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Le hamburger local |
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Vous voulez qu'on vous ramène de l'huile de tournesol ? Ici ca ne manque pas. |
Bon on a maintenant passé la frontière et nous sommes en
Croatie dans un camping plein de nos amis teutons et néerlandais. A se demander
s’il en reste encore là-bas. Oui nous sommes dans un camping, car en Croatie le
camping sauvage est formellement interdit et les amandes sont salées. C’est
aussi pour ça qu’on hésitait vraiment sur notre séjour en Croatie (et pour tout
dire on hésite encore sur la durée et le parcours), pour nous c’est un peu
comme se retrouver enfermés, parqués… on étouffe ! Et comme on ne fait pas les
choses à moitié on commence notre périple croate par la visite des lacs de
Plitvice, sans aucun doute un des lieux les plus touristiques du pays, alors il
a fallu prendre nos billets à l’avance et le camping où nous avons trouvé des
places (oui certains étaient déjà complets) peut accueillir 2500
personnes ! Ce soir on dort à l’usine à touristes. Tout va bien, c’est
extrêmement exotique.