Après 2 jours à Scarborough nous nous décidons enfin à aller
faire un tour à Cape Town. La ville la plus visitée d’Afrique du Sud qui
enthousiasme les voyageurs… On nous aura aussi prévenu que c’est une ville
assez chère qui doit son développement et sa richesse à la manne touristique
mais que c’est une ville « sûre » où la police est omniprésente. Ce
dernier point est, semble-t-il, très important pour les sudafricains (toutes
origines et couleurs de peau confondues). Nous ne nous sommes jamais sentis en
danger mais à chaque rencontre avec les locaux ces derniers ne cessent de nous
mettre en garde et de nous dire que de tout le continent africain c’est leur
pays qui est le plus dangereux. A les écouter nous aurions passé toutes nos
nuits dans des campings. Alors oui nous
avons été prudents et la visite touristique des townships ne nous a pas paru du
meilleur goût mais nous ne nous sommes pas non plus enfermés dans les ghettos
blancs, quoique depuis Port Alfred, on n’a pas vraiment l’impression d’être en
Afrique. Mais c’est une image biaisée car l’Afrique du Sud c’est l’Afrique avec
ses spécificités ethniques et culturelles, et il est parfois difficile de se
défaire de cette image : blanc = colon pas à sa place. Les Hollandais sont
là depuis le 17eme siècle. Ce sujet nous ne l’avons jamais abordé avec les
locaux mais ce qui est sûr c’est que les communautés cohabitent mais
s’imbriquent très peu.
Visiter une grande ville cela signifie d’abord savoir où
poser la Citrouille et où dormir. Pas de problème pour les parkings il y en a
partout, très peu chers et extérieurs. Quand au dodo, pas de camping à Cape
Town mais j’ai repéré grâce à mon l’appli Ioverlander, une possibilité de dormir
sur un parking en haut de Signal Hill. Une des hautes collines qui entourent la
ville avec la fameuse Table Mountain. C’est sans compter qu’il s’agit d’un parc
national et nous nous faisons délogés à 10h30 du soir par les rangers. Heureusement
ils sont sympas et nous indiquent un autre parking désert juste au pied du
téléphérique. Dans notre malheur on a de la chance car un vent violent se lève
durant la nuit et au sommet de la colline nous aurions été pas mal secoués. La
nuit suivante on ira se poser sur un parking tout au bord de la Corniche, au
calme et bercé pas le bruit incessant et fracassant des vagues. C’est assez
impressionnant d’ailleurs d’être posé sur la Corniche dans une si grande ville
entourée de toute part de montagnes et collines, rien n’est plat à part le bord
de l’eau.
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Avant que l'on ne doive partir... la montagne derrière s'appelle Lion's Head |
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Vue du camion sur la Corniche |
Nous explorons le Waterfront, un réaménagement des anciens
docks avec des dizaines de restaurants, d’attractions touristiques, de shopping
centers et le musée d’art contemporain. On nous proposera cent fois une balade
en bateau dans les anciens bassins du dock ou un survol de la ville en
hélicoptère (rien que ça). Si vous voulez faire des emplettes c’est le paradis
vous y trouverez toutes les marques de votre connaissance et un choix
pléthorique d’artisanat africain dont la plupart des pièces viennent de tout le
continent sauf d’Afrique du Sud… mais qui le sait ? Sinon on ira aussi se
promener dans le « City Bowl » où le centre historique encaissé entre
les montagnes. C’est là que se concentrent les monuments historiques du Cap
mais à vrai dire il n’y a pas grand-chose (du moins qui retienne notre
attention), sauf une Cathédrale, quelques bâtisses à l’Architecture Dutch et
une atmosphère plutôt sympa avec une majorité de population noire. Sans compter
le Green Market Square et son marché d’artisanat africain qui regorge de tissus
wax, de girafes en bois, de masques d’origines multiples et d’œufs d’autruche
en pierres semi précieuses.
Par contre nous découvrons avec plaisir Bo-Kaap ou
le quartier malais avec ces rues bordées de maisons cubiques colorées et de
galeries d’arts. C’est sans doute un incontournable touristique mais par une
matinée très ventée et grise on n’est pas gênés par le monde. Ici on trouve
aussi des épiceries turques, des restaurants halals et des vendeurs de
brochettes au poulet tandoori ou aux saucisses de volailles. Soit dit en
passant un pur délice. Ce quartier à majorité musulmane est habité par les
descendants des esclaves musulmans ramenés par les hollandais de leurs colonies
asiatiques. A ces esclaves se sont rajoutés des exilés des Indes Néerlandaises.
C’est d’ailleurs au Cap qu’est née la communauté musulmane d’Afrique du Sud.
Nous
sommes samedi et avant de quitter la ville nous irons passer notre matinée au
Neibourgoods Market. C’est sans doute l’endroit le plus bobo branché que nous ayons
vu. Au cœur du quartier « arty en devenir » de Woodstock ( ça ne
s’invente pas) tous les samedis se tient ce marché qui réunit sur autour d’une
ancienne minoterie : Good food, good music, good people (sic) ! Une
sorte de food court avec des dizaines de stands de cuisines du monde préparés
avec des produits locaux et organiques, d’immenses tables où l’on vient s’assoir
pour partager un moment sur fond de bon mix musicaux proposés par des DJ.
Ajouter à cela quelques échoppes de vêtements vintages et vous aurez le
cocktail parfait. Pour tout dire une très chouette ambiance qui clôt à
merveille notre séjour à Cape Town. Alors oui il y aurait encore largement de
quoi voir et rester mais nous avons décidé d’entreprendre la dernière partie de
notre séjour en allant découvrir ce qu’est « le real taste of the West
Coast ».
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Viva l'Espana et sa paella ! |
Et pour finir un peu de street art sudafricain :
Des kilomètres de dunes qui se couvrent d’une immense
palette de fleurs multicolores au printemps et les vagues d’un bleu un peu
laiteux des eaux glacées de l’Atlantique, des plages de coquilles de moules
voilà ce qui fait le goût de la West Coast. Sans oublier les gravel roads qui
se révéleront un vrai calvaire pour nous et la Citrouille. Notre première halte
se fera à Paternoster un petit village de bord de mer devenu très prisé des
résidents de Cape Town depuis que la route a été goudronnée. Un restaurant étoilé s’y est même installé
proposant 20 couverts par jours… Le prix est plus que raisonnable comparé à ce
que ce serait en Europe (60€ pour un repas en 7 services) mais le temps de
réservation est « un peu long » : rien de dispo avant le 12
janvier 2024. A Paternoster les maisons basses blanches avec des volets bleus
sont censées évoqué les Cyclades… en ce qui nous concerne on y a plus vu la
Bretagne ou l’Ecosse mais bon… à chacun son imaginaire. Par contre c’est une
merveilleuse réserve naturelle où il est possible de camper moyennant un prix
tout à fait acceptable. Et c’est ce que nous faisons…On arrive en fin de
journée avec une météo assez épouvantable : des orages et un vent
démoniaque. On se pose au ras de l’eau et on a l’impression que les vagues sont
plus hautes que le camion. On surveille quand même la marée car à un moment
donné il y a des vagues qui viennent mourir entre nos roues. Tout se passe
finalement bien et la nuit retrouve son calme. 2 jours après, je découvre un
message que nous avait envoyé mon ami Bo pour nous mettre en garde, nous
recommandant de nous tenir en retrait. Nous apprendrons que cette météo
associée aux grandes marées d’équinoxe ont fait beaucoup de dégâts à Cape Town :
voiture emportées, restaurants de bord de mer dévastés… Bon on s’en tire bien,
on continue à remonter. |
Réserve Naturelle de Paternoster |
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Il y de ces algues partout sur la côte |
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Et ils la récoltent pour l'expédier en Chine et faire de l'engrais |
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Ici on parle et on écrit en Africaner, un point c'est tout ! |
Il devient compliqué de suivra le bord de l’Océan, car il
s’agit de la Diamond Coast ce qui signifie beaucoup de mines et de pistes fermées.
Pas grave on reprend la N7, baptisée aussi la Cape Namibia Road et on prévoit
une dernière escapade vers l’Océan pour aller à Hondeklip Bay et Kleinsee. La
perspective de quitter définitivement le bord de mer ne nous enchante pas
vraiment mais en Namibie l’accès à la Côte est quasi impossible. Aussi on se
réserve encore la possibilité de dormir au bord de l’eau. Alors effectivement
les paysages de dunes recouverts de fleurs sont merveilleux bien que ce soit un
peu tard dans la saison et l’immensité désertique nous coupe le souffle mais ce
qui nous coupe surtout le souffle c’est la piste : 70 kilomètres de tôles
ondulée. Un truc de malade où on a en permanence l’impression que le véhicule
et notre squelette vont de disloquer. Xtian négocie comme il peut en essayant
d’emprunter les bas-côtés mais rien n’y fait. On subit en espérant que ni la
galerie, ni les amortisseurs, ni les silentblocs ne vont nous laisser tomber.
Autant vous dire qu’à l’arrivée on se pose face à l’Océan et on respire mais on
anticipe aussi la suite de la boucle où là encore on va devoir affronter cette
gravel road de l’enfer. Il n’y a rien à dire, on va devoir le faire et croiser
les doigts pour que tout tienne.
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Oui c'est un mimosa et il y en a partout ! |
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Ils ont de l'humour... |
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La piste de l'enfer |
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C'est beau |
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Mais c'est sans fin ! |
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Hondeklip Bay |
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Le seul animal sauvage sur notre route... |
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Une plage de coquillages |
Au bout de la piste : Springbok, la dernière
ville digne de ce nom en Afrique du Sud. On a prévu d’y faire un dernier
ravitaillement mais aussi d’y voir le match de rugby où vont s’affronter les
Springbok d’Afrique du sud aux Irlandais. Premier travail donc trouver un pub.
Bo nous recommande le Springbok Inn le seul « vrai » hôtel de la
ville qui a installé un grand écran dans sa salle de conférence. L’ambiance y a
l’air tristoune et on préfère le « Beers and Basket » du centre
ville. On dormira sur un parking un peu excentré mais accessible à pied depuis
le pub et qui a le malheur de se trouver juste à côté d’une « boîte de
nuit ». Oh quel bonheur… musique, cris et rires jusqu’à 3 h du mat. L’ambiance
locale au pub est plutôt « bruyante » et animés (soyons honnêtes on
est chez les red necks) même si malheureusement les Springboks vont s’incliner
face aux irlandais. Une chouette soirée. Le lendemain petit tour au supermarché
qui a le bon goût d’être ouvert le dimanche même si c’est un jour férié car
nous sommes The Heritage Day.
Et puis départ pour la frontière que nous avons
nous avons prévu de passer le lendemain. Mais c’est sans compter le coin de
bivouac dans le désert que nous avons trouvé. Une belle vue, le calme du désert
et même une bonne connexion au réseau. Alors on s’éternise, on traine, on
prépare la suite… mais c’est sûr demain on passe en Namibie ! Ce n’est
cependant qu’un au revoir car nous aurons tout le loisir de compléter notre découverte
au retour de notre périple africain.
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On ne s'en lasse pas. |
Et ça c'est notre parcours sud africain...comme vous voyez il en reste encore à découvrir ! |
Enormes bisous à tous ! |