Pour certains c’est un scoop alors que d’autres sont déjà au
courant mais les Onzeroad et leur Citrouille sont de retour en France depuis
maintenant…un peu plus de 15 jours. Et oui, après un long (mais alors très très
long) temps de réflexion nous en sommes venus à la conclusion qu’il était temps
pour nous et la Citrouille était de revenir en France afin de préparer la suite.
Nous vous avions laissé en train de farnienter sur la plage
de Paralia en Grèce et bien nous y sommes restés presqu’un mois. Si d’aucun
associent la Grèce à l’Histoire (avec un grand H), aux grands Hommes (avec un
grand H aussi), aux Monuments, aux Dieux et aux Légendes, nous nous sommes
contentés de la petite histoire, des petits poissons, de la compagnie des
pêcheurs et de l’amitié des 4 poilus qui nous ont temporairement adoptés. Bref
après des mois sur les routes nous avions besoin de nous poser/pauser pour
organiser notre retour et surtout pour se faire à l’idée. Car même si ce n’est
qu’un passage et si la perspective de revoir famille et amis nous ravit, nous
ne sommes pas enchantés de renouer avec un monde, un rythme et une société qui
ne nous a pas manqué du tout. Oui je le reconnais avec la France c’est loin des
yeux, loin du cœur ( enfin pour moi, le Lion trouve que je suis un peu dure…).
Sur la plage, face à la Mer Egée nous avions vraiment la
sensation de « vivre autours du monde » et non plus de voyager. La
nuance est peut-être subtile mais très sensible pour nous. Pas de tourisme, pas
de visites mais juste du quotidien, des rencontres, des ballades, une douce
insertion dans un milieu existant et ses petites découvertes.
Merci à Vassily qui nous a montré comment il pêche le
poulpe, et qui nous a aussi permis de mieux comprendre comment vivent les grecs
entre boulots officiels, système D et initiatives personnelles pour compléter
le tout. Vassily a vécu 10 and en Allemagne ou il était dépanneur sur
autoroute, aujourd’hui il travaille dans un entreprise qui vend et installe les
système de chauffe-eau solaire (700€ le système posé pour 200l) mais il cultive
aussi les kiwis (hormis que la concurrence bulgare rend le produit grec
invendable) élève des perroquets en liberté sur son terrain, fait de la pêche
sous-marine et vend le produit à un ami restaurateur… bref multiplie les
activités. Grâce à lui nous avons mangé du poulpe, et ramené en France plus de
10 kilos de kiwis. Nous avons aussi savouré des délicieuses baies de cassis et
des cerises sauvages. Et surtout nous
avons passé de chouettes moments.
Merci aussi aux pêcheurs de la plage grâce à qui nous avons
appris comment faire les esques qui nous servaient d’appât et par la même
occasion nous avons aussi découvert où et comment ramasser les tellines pour
l’apéro. Dans les 2 cas c’est légèrement différent de ce que nous connaissions.
Et si vous manquez d’exotisme allez donc acheter les esques chez le marchand…
elles viennent directement de chine !
Notre activité favor |
Merci à Ratatouille d’être venu squatter la cabine sans avoir mangé
les fils du camion. Pour ceux qui auraient des doutes sur la compréhension, je confirme
nous avons hébergés quelques jours (on suppose) une souris qui, heureusement,
s’est cantonnée au poste de pilotage et se carapatait par un trou entre les
pédales dès qu’elle nous entendait. Le Lion a bien essayé de la piéger mais
elle a totalement ignorée nos chausses-trappes, se contentant de signifier sa
présence par quelques crottes. Heureusement, rien de grignoté !
Préparation des appats à Ratatouille... raté ! |
Et puis merci aussi à Hercule, Spartacus, Aphrodite et leur
copain Benhur, les 4 poilus qui nous ont adoptés dès notre arrivée. Avides de
caresses ils ne nous ont pas quitté et dormaient dans un trou dans le sable au
pied de l’escalier voire sous le camion en cas d’orage. Après plus de 24 h non-stop
à nos côtés on a fini par craquer et les nourrir avec les moyens du bord à
savoir pain+lait + sucre au petit dej, riz au bouillon de bœuf et reste de
repas. Bon soyons honnêtes ils n’étaient pas maigres du tout et comme dans
beaucoup de pays que nous avons traversé les locaux leur apportent à manger et
les restos de bord de plages sont aussi assez généreux. Mais bon, ils savent y
faire et leur regard énamouré est juste irrésistible.
Le quatuor dans l'ordre: Aphrodite, Spartacus, Hercule et au fond Benhur |
Hercule |
Spartacus |
A la bouffe ! |
Il nous a donc fallu un peu de temps et de courage pour se
décider à prendre nos billets de bateau Igoumenitsa-Ancone. Nous aurions sans
doute préféré rentrer par la route mais cela n’aurait pas été très prudent
compte tenu du silentbloc en perdition de la Citrouille. Alors il a fallu les
premiers orages pour nous décider à réserver les billets de bateau… pour 72h
après, mais le matin même du départ le soleil brille et on décide finalement de
rester 3 jours de plus. Coup de téléphone à la compagnie et en moins d’une
heure tout est reprogrammé. Ouf ! C’est pas grand-chose mais si vous saviez
ce que l’on a profité de ces 3 jours de pêche, de soleil et farniente. Même si
l’organisation du retour et les plans de ce que nous devons faire en revenant
nous occupe beaucoup l’esprit.
Se ré-installer en sédentaire est une drôle de perspective
qui ne nous ravit pas, surtout dans un petit village… Et puis il faut faire le
bilan après 2 ans dans notre Citrouille et lister tout ce qui doit être revu et
améliorer. Globalement la fonction lieu de vie est parfaite mais reste la
partie mécanique… Vous pouvez faire confiance au Lion pour tenir à jour depuis
longtemps un fichier récapitulatif, mais avoir identifier ce qu’il faut faire
évoluer ne signifie pas que le sujet est traité et le problème résolu. C’est
bien souvent une prise de tête pour tout concilier… et va savoir pourquoi c’est
toujours la nuit que les engrenages cérébraux se mettent à grincer. Mais bon, on
va y arriver.
Jour J nous quittons Paralia direction Ingoumenitsa pour un
touchdown vers 17h. Nous sommes censés partir à minuit mais en allant chercher
nos billets nous apprenons que le bateau a un « léger » retard :
le départ se fera le lendemain à 10h du mat ! Bon, ben voilà une chouette
nuit en perspective sur le quai d’embarquement coincé entre camping-cars et
poids lourds réfrigérés dont la clim fait un raffut d’enfer.
Au coeur des beurk beurk ( private joke !) |
Ancone 6h du mat... dur dur ! |
La suite c’est une arrivée à Ancone à 6h du mat le jour
suivant ( 15 h de retard en tout), ce qui nous donne une bonne journée de
conduite pour rallier le 1er stop du retour chez les amis à
Roquefort-Les-Pins. On redécouvre les embouteillages, les péages et le carburant
à plus d’1€40. Le temps où nous le payions 30 cts le litre nous parait si loin…
Bon, tout est une question d’organisation et nous ne perdons
pas de vue la raison pour laquelle nous sommes rentrés : mettre la Citrouille à
niveau et nous mettre aussi à niveau question santé histoire de repartir sur
des bases saines. Et puis nous ne perdons pas de vue non plus que nous allons
pourvoir vous retrouver, boire un verre et ça c’est vraiment chouette !
Alors oui on va bouger pour voir la famille et les amis, mais si vous avez envie de venir nous
rendre visite vous êtes les bienvenus à Bize Minervois ! Et c’est pas le
bagne non plus ( photos à l'appui !) !
Bisous à tous les p'tits loups ! A bientôt !