samedi 25 novembre 2023

En avant 1ere : le guide Michelin des garages namibiens édition 2023 !

 


En voilà un titre alléchant non ? Bon va falloir me suivre pour en savoir plus, en avant pour le road trip mécanique. Après notre traversée du désert nous voilà reposés et prêt à continuer notre avancée vers le nord, direction d’abord Kamanjab pour la finale de la Coupe du Monde de rugby puis la réserve d’Etosha qui a fini par répondre positivement à mes demandes de réservation. Alors bien évidement tout cela ne se fait pas en ligne droite mais nos pérégrinations vont dépasser nos espérances…

Les Organ Pipe...no comment !

Tu devines ce qui te précède...

On arrive au pays des termitières...

D’abord un petit tour pour aller voir Twyfelfontein sa montagne brulée, ses Organ Pipes, ses peintures rupestres et sa forêt pétrifiée… tant de merveilles réunies dans ce recoin de désert, on n’a pas été déçu. D’abord une piste principale effroyable qui nous incite à prendre les chemins détournés. A l’arrivée, chaque curiosité a sa propre entrée payante où une gentille dame te demande 13 euros par tête. Oui, oui vous avez bien lu plus cher que l’entrée du parc d’Etosha… alors faisons contre mauvaise fortune bon cœur et va pour la visite des Organ Pipe et de la Montagne brulée. Comment vous dire… sans se presser et en écoutant tout ce que le « guide » te raconte et même en dégustant quelques feuilles de Mopane, cet arbre médecine qui guérit des maux de ventre et bien d’autres choses, bref tout mis bout à bout en 30mn tu es à nouveau reparti… alors on reprend les chemins détournés pour rejoindre Kamanjab et son camping Oppi Koppi où nous verrons la Finale. En fait ce camping est un havre de paix avec piscine tenu par un couple de belges et qui est gratuit pour les voyageurs au long cours avec leur propre véhicule. En échange tu laisses un petit témoignage dans leur livre d’or et tu consommes quelques bières et pizzas au resto. Trop dur ! 



Xtian et son nouveau meilleur ami ! ( lire le panneau au dessus !)

Nids des  oiseaux Tisserins, plus de 12 noeuds sont nécessaires pour les faire.

Bus à touristes a Kamanjab... même pas peur !

Quand tu manques de madriers pour soutenir ta poutre...

Bon la finale c’est fait et on repart pour notre 1ere journée dans la partie Est du parc d’Etosha. On retrouve nos amis Bruce et Ophélie en route qui nous font de grands signes pour nous avertir que l’on roule en crabe. Hum… pas normal ça pour une citrouille bien éduquée et même pas ivre. Déjà le Lion avait remarqué que son volant était un peu tordu mais n’avait rien vu de grave, là par contre c’est inspection détaillée, pour se rendre compte que le U-bolt (étrier qui maintient l’axe arrière du véhicule et les lames) est tordu et que l’axe arrière  à droite s’est méchamment décalé. Pas cool du tout… on passera donc la journée à Etosha histoire de voir les lions et les éléphants puis de se dérouter sur Outjo pour tenter de trouver un garagiste à la hauteur. 




Le Lion les a repéré de loin...





Sur le trajet on s’arrête à Kamanjab où nous allons trouver le garage Falkenberg. Une famille d’africaners spécialistes des Unimog (entre mère/père et fiston de 11 ans, qui conduit et mécanique, ils en ont 6). Effectivement il confirme qu’il faut changer les U-bolts et Center Bolt (le pivot central qui traverse les lames de suspension). Cette casse est encore le résultat des pistes en tôle ondulées qui ont légèrement dévissé la plaque de maintien et quand on s’est pris un rocher tout est parti en vrac. Falkenberg pose le diagnostic et lance sa recherche pour les pièces… nous aussi de notre côté car apparemment il n’y en a pas en Namibie, et l’Afrique du sud nous propose de les commander en Italie, moyennant un délai de…4 ou 6 ou… xx semaines. Ca va pas le faire du tout mais heureusement les réseaux sociaux des possesseurs d’Iveco sont efficaces et rapidement on est convaincu qu’il est possible de refaire ces pièces et ceux qui sont passés par là nous donnent même les dimensions exactes. Finalement on sera quitte pour aller faire un tour chez Iveco à Windhoek (400km plus loin) où Maiya nous a trouvé une entreprise pour les refaire. On passera donc le weekend à Kamanjab avant de reprendre la route vers la capitale. Chez Iveco, Maiya nous a même réservé une chambre dans une guesthouse et elle nous accueille avec le sourire, comme toujours, du café et même les sandwichs de midi. Les travaux seront faits dans la journée et l’axe remis en place grâce à un Fenwick, le tout sous l’œil vigilant du Lion qui évite de justesse les erreurs des ouvriers bien sympas mais pas futés futés et surtout démunis d’outillages. Reste la question du réalignement des roues… ça va occuper une bonne partie de la nuit du Lion qui tel Archimède se réveillera avec la solution : le fil à plomb ! Oui oui vous avec bien lu… pour faire court l’entraxe entre roue avant et roue arrière normal il est de 3m40, à gauche à l’aide du fil à plomb maison (merci à notre équipement de pêcheur à la ligne) on marque le centre de la roue et on mesure 3m42, il faut donc redresser de 2cm… avec un tire-fort. CQFD !  Et voilà, le 1er problème mécanique est réglé (notation du garage 3 étoiles pour l’accueil, le service et la disponibilité). On va maintenant aller faire un tour à la capitale (rapide car il n’y a rien à voir mais un super camping avec ambiance lounge) avant de remonter sur Etosha non sans un arrêt à Outjo où l’on nous a recommandé un carrossier pour consolider notre parechoc qui commence à partir en vrille !

Ca c'est de la signalisation !



Bucolique la route pour le 1er concessionnaire Iveco du pays !

Le U-Bolt... tordu !


Quand je disais que le Lion veille au grain

Petit aperçu de la pause réconfort à Windhoek :

Urban camp, un camping génial a Windhoek !


Une oeuvre d'art dans LA rue touristique de Windhoek !

Un magnolia pluri centenaire

La Cathédrale

"Leur sang a arrosé notre liberté "!

La cathédrale et Sir Sam Nujoma fondateur de la Nation namibienne

A Outjo, Berthus, c’est un allemand, nous accueille devant son atelier (paumé derrière la gare désaffectée) et s’attelle au boulot sans délai. Heureusement que ça ne traine pas car il fait 46,5° et franchement ça fatigue. Mais c’est fait et Berthus se voit attribué la note de 3 étoiles. 

Berthus au travail !

Le bivouac avant l'orage

On se trouve un bivouac sympa pas très loin où nous ferons la connaissance de Nina, qui va nous inviter à passer la soirée avec elle dans sa ferme et à y dormir. Nina est une jeune femme super sympa de 31 ans qui gère toute seule depuis 6 mois une ferme de 20000 hectares et 1600 vaches. Elle est allemande namibienne de la 4ème génération (et oui c’est comme ça ton ancrage local se mesure même si elle a encore les 2 passeports) En fait ça fait 11 ans qu’elle travaille là et elle est particulièrement attachée à cette terre. Le propriétaire qui était son mentor et à qui elle a fait la promesse de poursuivre son travail est décédé il y a 6 mois. Il avait prévu de lui laisser 25% des parts de la ferme et avait même rédigé son testament en ce sens mais il n’a pas eu le temps de l’enregistrer… et maintenant ses enfants qui sont retournés vivre en Allemagne depuis plus de 10 ans la prennent pour le larbin, et veulent tout vendre. Nina nous a raconté ça au cours du repas, avec beaucoup d’émotion car elle est désespérée de ne pouvoir continuer ce que son mentor avait mis tant d’énergie et de passion à bâtir. C’est vrai que la ferme elle-même est magnifique, une véritable oasis qui rapporte pas mal d’argent mais qui n’intéresse plus la famille. On avait le cœur serré pour elle et on espère de tout cœur qu’une solution émergera.

En compagnie de Nina et Tipi !


Bref après cette belle rencontre on repassera (encore ) par le garage Weinmann qui est censé nous faire un nettoyage en règle de la Citrouille et un polish pour enlever les rayures. Non pas que ce soit définitif mais au moins on limite les dégâts. Au final, le garage à recruté 3 mecs dans la rue et leur a donné un Karscher dont ils savent à peine se servir, sans savon et surtout sans échelle. Quand le Lion revient au bout de 30mn pour voir où ils en sont… et bien ils repeignent en noir les flancs des pneus pour que ça brille mais ils ne sont pas montés sur le toit pour nettoyer les panneaux solaires. No comment ! Notation : 0 étoile.

Bon nous voilà enfin à Etosha…en 3 jours où nous tenterons de visiter un maximum de « waterholes » où viennent s’abreuver les animaux. Les pistes ne sont pas en super état mais la quête des animaux est une activité qui nécessite pas mal de concentration et quelques sacrifices. Nous rencontrons des milliers de zèbres, de springbocks, d’oryx, de Koudous, de gnous, de girafes mais aussi ce 1er jour sera celui de la rencontre des rhinocéros. Nous aurons la chance d’en voir 5 dans la journée. C’est assez magique !

Un Rhinoféroce !

Des Blue Wildbeest

encore Blue Wildebeest avec M. Zèbre

Un daman des rochers

Un Red Hartebeest au repos


Des Impalas

Madame Sophie la Girafe.


Ce qui est moins magique c’est que l’on se rend compte d’une fuite au réservoir auxiliaire de gasoil. A chaque jour son emmerde ! Encore seulement au goutte à goutte mais quand même, va falloir faire quelque chose quand nous serons sortis d’Etosha. Ca ne nous fera pas tombé en panne donc on repère une ville dans le nord suffisamment grosse pour regorger de garages et de carrossiers (et puis Google est mon meilleur ami quand il s’agit de rechercher des panel beaters et garages camion).

Le 2eme jours à Etosha nous donnera l’opportunité de voir un léopard. On a de la chance car il vient de tuer une gazelle et se repose au pied d’un arbre, épuisé par sa course à la bouffe. Il n’a même pas encore commencé son repas. On est super content car les léopards sont plutôt des animaux nocturnes et il est bien rare de les voir en journée.



 


Quand il fait chaud les springbocks cherchent l'ombre


Une Hyène... fait soif !

Mme Rhino et son petit (façon de parler)



Enfin le 3eme jour sera celui des éléphants… en suivant la piste du nord nous croisons une famille complète avec les petits qui prend le temps de boire et de se délecter de feuilles de mopane bien vertes. Ces mastodontes aux allures de babars sont très impressionnants et pas si sympas que ça on prend donc soin de garder nos distances car nous ne sommes pas surs que la Citrouille soit capable de gagner le combat.

A la bonne franquette, tout le monde est là !

Mr et Mme Impala et Springbocks

L'éléphante couchée ne se réveillera pas... les autres l'entoure

Messieurs les Oryx !

Tous à l'ombre !





                                        

Bon ben pour la suite de nos activités favorite c’est la chasse au carrossier à Ondangwa. On nous recommande un soudeur qui a autant envie de travailler qu’une couleuvre. C’est Xtian qui va assurer le max du boulot, c’est à dire le démontage du réservoir. Le type n’est pas équipé d’air comprimé et part avec le réservoir pour aller chercher la fuite à une station service. Il revient en disant qu’il n’y a pas de fuite sauf à la jonction avec la durite de remplissage. Et il n’en démord pas… même si c’est stupide vu que ça fuit par en dessous. Bref le gars nous fera un boulot de m…e. Garage 1 étoile, et encore (il a réussi à faucher la douille de 27 et la frontale Grrrr ...)




On repart enfin vers les Epupa Falls par ce qui était dans notre mémoire ( il y a plus de 10 ans quand même) un piste bien cahotique qui suit la Cunene River, la rivière qui fait frontière avec l’Angola. Aujourd’hui c’est une belle piste large bordée de village Himbas, la population locale. Les femmes Himbas sont connus pour leur peau couverte d’ocre rouge et leur tenue sein nus couleurs terre. Ce sont avant tout des éleveurs de chèvres et les troupeaux que nous rencontrons comportent plusieurs centaines de bêtes gardées par des gamins hauts comme 3 pommes. Pour les Himbas, le cheptel c’est leur compte en banque et chaque tête est un bifton. Malheureusement ou heureusement, la civilisation capitaliste, le tourisme empiète de plus en plus leur territoire. Résultat au passage de voitures les enfants accourent en tendant la main pour avoir de l’argent ou des sucreries et les femmes se mettent à gesticuler pour être prises en photos en échange de quelques dollars (namibiens). A Opuwo ou Kamanjab elles harcèlent les touristes à l’entrée des supermarchés pour vendre quelques bracelets en peau de chèvre ou se faire prendre en photo. Le long de la Cunene, les tribus tentent de faire des campings pour les voyageurs en 4x4 mais il y a peu de visiteurs. Au milieu de tout ça il y a quand même largement moyen de trouver des coins de bivouacs au calmes entourés de gamins qui gardent leurs chèvres. Ils sont extrêmement curieux mais particulièrement farouches et se « cachent » derrière les arbres pour nous observer. Cette balade de 2 jours est un havre de paix car nous ne croisons quasiment personne sur la piste qui serpente, monte et descend pour franchir un bon nombre de lits de rivières jusque là asséchés.  

A l’arrivée, on retrouve Bruce et Ophélie dans un camping communautaire qui offre une vue plongeante sur les Epupa Falls. L’équipement est basique : douches en plein air et toilettes derrières des canisses. Il y a même quelques rouleaux de papier toilette du moins jusqu’à ce que l’orage éclate. Après c’est moins pratique à utiliser. 

Transport collectif : la himba et son compte en banque


La Cunene River



Epupa Falls

Le lion au pied d'un baboab

village Himba

On identifie aussi la couille du jour : une fuite du réservoir d’eau « non potable » celui là même que nous avons déjà réparé chez John à Keetmanshoop. On va faire un élevage de têtards dans le faux plancher. On sait qu’il est très chiant à sortir mais comme on l’a déjà fait, on est en pays connu. Au passage on repère aussi que le réservoir auxiliaire fuit toujours. Le plan s’est de s’arrêter au garage BGC tenu par un allemand à 70km de là. C’est un endroit littéralement paumé au milieu du Kaokoland mais il a une bonne réputation sur Ioverlander. Effectivement Saro est allemand mais il a adopté la vie dans le bush depuis 40 ans, il est marié à une namibienne et il a un super gamin, Lucky qui a 5 ans et parle déjà 5 langues ( anglais, allemand, africaner et 3 dialectes africains). Le Lion lui explique tout et c’est parti ! Ca rigole pas et Xtian se fait même rabrouer car il participe au démontage : si tu payes tu travailles pas. Mais c’est efficace et en moins de 2 heures le réservoir auxiliaire et vidé, démonté, resoudé (et bien oui il y avait bien une fuite dessous), remonté et rerempli. Le tout avec une clope au bec en permanence. Réflexion de Saro : C’est du diésel ça n’explose pas. Bon d’accord c’est noté…

Il y a fuite...

Soudure sous haute surveillance !

Dur la vie d'ouvrier quand tu attends que ton chef te demande un outil

Dans la foulée nous démontons le réservoir d’eau ce qui signifie a peut près 56 vis, et 500g de Sica colle à virer. Comme dit Saro 3 heures pour le démonter, 15 mn pour le souder et 2 heures encore pour le remonter. Tout ça nous mène à 17h et Saro nous proposera de passer la nuit dans son jardin. Lui a encore un axe à démonter et un croisillon à réparer sur un pick up, sous le regard de voisins qui passaient par là et se sont posés pour la causette. Ici la vie s’écoule doucement mais longuement les journées commencent à 7h et trainent souvent en longueur, mais Saro est content de sa vie dans le bush au milieu des himbas. Garage 3 étoiles !

Nous repartirons le lendemain pour nous diriger plein Est et rallier la bande de Caprivi en 5 ou 6 étapes, nous ne sommes pas pressés même si le nord du pays proche de la frontière de l’Angola n’est pas la partie la plus sûre du pays. Il vaut mieux bivouaquer loin des villes et garder l’œil ouvert. Mais jusqu’ici ca le fait et nous ferons encore un petit stop à Oshakati pour saluer Ophélie et Bruce qui sont bloqués dans un garage car leur Iveco a rencontré plusieurs problèmes mécaniques (suspension, ventilo, surchauffe, batterie, fuite pont arrière, silent blocks…). C’est pas cool alors on pense fort à eux et on part vers Rundu.

 

comme les animaux, tous à l'ombre !

Au bord de l'Okavango

Pas gênés par les voisins, dans un pan !

Voilà comme vous pouvez le constater on maîtrise la carte des garages au moins aussi bien que celle attractions touristiques et mon vocabulaire mécanique s’est enrichit de quelques nouveautés comme spanner ou socket ( clé plate ou douille). C’est quand même super à placer dans la conversation non ?

Avant de vous quitter un best of des exercices de mon homme pour garder la forme :









Allez, on va attaquer la bande de Caprivi d’ici 2 jours environ et comme avant gout nous bivouaquons en ce moment au bord de l’Okavango, bisous a tous !