lundi 19 septembre 2022

Slovenie : The end...

 


Et bien ça y est, tout arrive, ceci est le dernier post de notre tournée européenne. Nous sommes maintenant de retour dans le Minervois sans doute pour quelques mois, le temps de préparer la suite…chut vous en saurez plus en temps et en heure parce même pour nous c’est encore très fumeux.


Ceci dit je vous avais laissé à Ljubljana prêts à partir pour le Drops Festival, un festoche techno phyché qui dure 6 jours. C’est ainsi que le mardi 16 Aout nous arrivons sur site dans une grande clairière au milieu des bois. En fait il y a plusieurs clairières : une accueille les 2 scènes musicales du festival et les 3 autres servent de zone de camping et parking pour les participants. A notre arrivée il y a déjà un peu de monde mais on trouve un spot assez plat pour se poser et juste à côté d’autres jeunes français en camping-cars et fourgons ravis de nous accueillir et de nous faire partager leur expérience. Contrairement à nous ils n’en sont pas à leur premier festival techno, ils les enchainent depuis mi-juillet avec d’abord Ozora en Hongrie en juillet qui accueille plus de 50 000 personnes par an puis le Modem, festival Psytrance en Croatie qui s’est terminé le 13 Aout et là ils enchainent sur le Drops jusqu’au 21 avant de finir la saison en France avec l’Hadra fin Aout. Avec le recul et au vu de notre état au sortir de 6 jours de festival, je me demande comment ils font même s’ils ont un paquet d’année en moins. On est plutôt content de notre spot, pas loin de l’entrée ni des toilettes et assez central. En revanche ce que nous n’avons pas anticipé c’est que nous somme juste derrière la scène principale et que seule une haie de hauts arbres nous sépare du gros son. Deuxième chose que nous n’avions pas non plus anticiper c’est que contrairement aux festivals auxquels nous sommes habitués dans un festival techno (quelle que soit la tendance) quand la musique commence c’est nonstop H24 Jpendant 6 jours. Les DJs se succèdent et les sets de 2 heures s’enchainent du mardi 17h au dimanche 20h. Donc là où nous sommes parkés il nous parait inimaginable de dormir sans une bonne paire de boules Quies. En arrivant nous avions prévus de rester seulement 3 jours et après la 1ere nuit, on s’est dit que ça serait bien suffisant. Mais… c’était sans compter sur l’effet addictif de cette musique et surtout de l’ambiance de ce type de festival.






Bien évidemment la plupart des festivaliers sont allemands mais il y a aussi des espagnols, des italiens, des hollandais et… des français ! Il souffle ici un vent de pure liberté et de tolérance. Chacun affiche ses codes (ou pas) que ce soit dreadlock, steampunk, hindou ou saltimbanque et pourtant il n’y a aucun jugement, aucun clan et beaucoup de bienveillance. Tout le monde se sourit, échange avec tout le monde et partage bières et bédots. Finalement notre « âge » et notre Citrouille sont plutôt un atout, les jeunes n’hésitent pas à nous interpeler, nous interroger et on reçoit plein de beaux retours, et de bonnes vibrations. J’ai parfois l’impression que ça les rassure, qu’ils se disent que c’est possible de vivre ainsi et de continuer de profiter à tout âge. Rapidement on trouve notre rythme, on arrive sur site en fin de matinée et on en repart vers 3h du mat (parfois un peu plus). Entre temps on écoute découvre les différents DJs, on danse beaucoup, on rencontre de belles personnes et on discute. Dans la soirée des artistes viennent faire leur show en marge des scènes musicales que ce soit jongleurs de feu, de bolas, de cerceaux ou plus impressionnant un pierceur qui va accrocher une performeuse (Lana Fist) à une potence à l’aide de 2 crochets dans le dos et 2 sur les cuisses. Elle se balancera ainsi au bout des filins sourire aux lèvres en faisant des bulles de savons poussée par son homme pendant plus de 10 minutes. En écrivant ces lignes je me rends compte qu’il est difficile de restituer le malaise qui nous a envahis quand on a vu le pierceur accrocher les goupilles dans son dos et quand on voit la performeuse s’élever au-dessus du sol pendu par sa peau. Certains dans l’assistance sont partis, nous étions fascinés. La dernière nuit la fatigue nous a tellement rattrapés que nous dormons sans boule Quies du sommeil du festivalier en transe. Mais au final on n’a pas pu décrocher au bout de 3 jours et on est resté à danser jusqu’au dimanche soir. Une dernière soirée que nous avons bouclé en beauté avec nos copains français : Matthis & Mathilde, Leo & Céline, Alexis autour d’un plat de pâtes gentiment cuisiné par Céline qui dans la vie assure les saisons comme chef cuistot.

Portraits choisis :


Parfois il y a une grosse fatigue !






Et en videos :






Départ lundi midi avec des missions basiques comme faire les courses et faire la lessive, mission accomplie mais avec difficulté car c’était sans compter que Xtian tombe malade. Grande fatigue, mal de tête, mal de gorge… bon on trouve un chouette endroit tranquille en bordure de champs à l’orée de la forêt pour faire un stop le temps que ça passe. Bien nous en a pris parce que 2 jours après le Lion ne va pas mieux et il est maintenant pris de poussées de fièvre et de quintes de toux. 2 jours c’est aussi le temps qu’il me faut pour être contaminé et prendre le relais. Bon on ne s’emballe pas et on vide notre réserve de fervex, paracetamol et autres aspirines. Au bout de 6 jours on se sent un peu mieux, en tous les cas suffisamment pour reprendre la route vers l’Ouest mais on continue de ne pas dormir à cause de nos quintes de toux. Le sirop donné par la pharmacie sert juste à adoucir la gorge.

On décide de passer par Bled, un superbe lac avec un petite île au milieu. On sait pertinemment que c’est un lieu hautement touristique mais comme on a passé la 3ème semaine d’Aout on a espoir. Erreur ou naïveté, à Bled il nous est impossible d’accéder au seul camping du coin et il nous est même impossible de trouver une place de parking pour s’arrêter boire un café. Tout va bien ! On repart un peu dépité… et on tombe sur Leo et Céline. Ils sont aux taquets pour aller faire des randos champignons, nous on se traine un peu donc on se donne rendez-vous dans la vallée de la Soca pour déguster le produit de leur cueillette.

La route qui nous permet de rejoindre la rivière Soca est en fait une superbe serpentine de montagne qui passe par le col de Vrsic avec un enchaînement de plus de 50 virages. Les points de vue sur les montagnes et le Mont Trigal (emblème de la Slovénie) se succèdent même si nous ne bénéficions pas d’une superbe météo. La route est en bon état et suffisamment large pour que le Lion et la Citrouille ne galèrent pas trop dans la montée. Au sommet un troupeau de moutons d’une race endémique attend le touriste et se laisse caresser avec plaisir. C’est sans aucun doute la route la plus touristique du pays et nous allons devoir gérer la descente avec précaution car nous roulons alors en intermédiaire (ben oui coté frein c’est toujours pas ça) et compte tenu du monde on s’arrête fréquemment pour laisser passer les voitures qui viennent se regrouper derrière nous. Le lion gère malgré la fatigue et c’est avec plaisir que nous arrivons dans un camping à la ferme. 

Le lac Jasna



Câlins ?

Le Garbage Run, des allemands un peu déjantés...

On a du bol on occupe la dernière place libre et la ferme fait aussi resto avec ses produits. On a beau être en Aout on est à la montagne et c’est avec plaisir que nous mangeons une soupe locale avec légumes et spätzle, suivra un plateau fromages/charcuteries un peu trop copieux pour nos organismes encore épuisés mais ici comme dans beaucoup de pays ce n’est pas un problème car on nous donne de quoi emballer ce qui reste et le prendre avec nous. Encore une nuit loin de tout repos car nous continuons à tousser et malgré la boîte d’antibiotique que nous avons pris, rien ne change. Le lendemain nous avons rendez-vous dans un camping au bord de la rivière avec nos amis pour passer ensemble une soirée champignons. Tout invite à la promenade, les sentiers balisés sont pléthore et en temps normal on serait volontiers parti en exploration mais là on bulle lamentablement et en dépit de l’infusion de thym et du miel de thym dont nous abreuve Celine, on se liquéfie. On fait un test COVID qui se révèle négatif. Après en avoir tant entendu parler durant le confinement, je tente une téléconsultation avec un médecin en France. Rendez-vous pris pour le lendemain à 14h. Résultat : la toubib se présente avec une demi-heure de retard (au moins on n’est pas déçu ça ne change pas que ce soit en vrai ou à distance) pour me dire qu’elle ne peut rien pour moi sauf encaisser 25€ et m’envoyer par mail une ordonnance pour du doliprane et un sirop en vente libre.  Après une Xième nuit épouvantable, on est encore plus fatigués et notre décision est prise on va trouver un médecin dans le village de Bovec où nous sommes. En fait la zone est très touristique et très sportive donc il y a de forte chance que nous trouvions quelqu’un qui parle anglais. On quitte donc Céline et Léo sous une pluie battante, ils ont une fuite à leur lanterneau et doivent trouver un abri au sec pour faire un premier colmatage, et nous nous allons à la pharmacie. La dame parle anglais et nous dirige vers le bâtiment de la maison de santé qui est juste derrière. 30 minutes plus tard un toubib nous refait un test COVID toujours négatif et nous ausculte. Le verdict tombe : pneumonie. Donc on ressort delà avec une ordonnance pour traitement de choc : antibiotique à haute dose, médicament pour soulager la toux et une sorte de ventoline pour nous aider à respirer et surtout une consigne claire : si dans 48h ça ne va pas mieux, direction les urgences. On est un peu sonnés mais finalement soulagés de savoir exactement ce qu’il en est.


Soca River

On repart dans l’après-midi pour rejoindre le Vili Camp à une quarantaine de kilomètres. En fait cet endroit nous a été recommandé par Monsieur Crouic Crouic en Croatie. Pour la petite histoire Monsieur Crouic Crouic est un campeur allemand rencontré dans un camping naturiste à Cres. Tous les soirs il passait devant nous pour aller prendre sa douche, à l’aller silence mais au retour ses Crocs mouillées ne cessaient de faire ce bruit « crouic crouic ». On l’entendait arriver de loin et on riait d’avance. On a fini par lui dire et on a ri ensemble. En discutant il nous a dit que si on passait par la Slovenie nous devions absolument aller dire bonjour à Vili. Un endroit encore franchement baba cool avec une très belle atmosphère. Vili est un personnage qui a beaucoup voyagé, il porte toujours un turban sur sa tête et s’assure que ses hôtes se sentent comme chez eux. A l’entrée du camp il y a très souvent un panneau complet dont il ne faut pas tenir compte, nous étions avertis. C’est un moyen pour Vili de ne pas être réellement au complet, il choisit ainsi ses « clients » et si vous arrivez en « gros blanc » (camping-car) il y a de fortes chances que le camp soit complet et il vous redirige alors sur un camping proche. A notre arrivée il nous accueille en nous serrant dans ses bras et nous invite à nous poser où nous voulons. Comme il nous invite à venir prendre un bière le Lion lui explique que l’on est malade et qu’on va plutôt se reposer. Un quart d’heure plus tard il vient nous voir avec 2 énormes parts de gâteau sur une assiette décorées avec fleurs du jardin.  Dès le lendemain matin il revient prendre de nos nouvelles et nous apporte de quoi nous soigner naturellement : du propolis (un trésor antiinfectieux produit par les abeilles), un sirop ayurvédique, une pommade à l’eucalyptus, du miel et une tisane gingembre citron. On est très touché par tant d’attention et c’est ainsi que l’on va rester au Vili camp 5 jours, le temps de se remettre sur pieds. Vili ne vit pas sans musique et la bande son des sanitaires diffuse Clapton, JJ Cale, les Stones, CCR, … ça plus une douce odeur d’encens et on aurait tendance à rester là juste pour le plaisir. Le soir Vili propose un plat simple à manger à la table commune ou à emporter. Bref tout est fait pour favoriser les échanges et créer une atmosphère communautaire.

La Soca River où le paradis des pêcheurs à la mouche


Période de convalescence


On a des copains partout !

On finit par guérir et dormir de tout notre saoul… on va donc pouvoir reprendre la route et comme on a fini par boucler notre périple slovène ce sera direction Italie et France.


Petit apéro au bord du Lac de Garde pour ne pas trop déprimé

Dernier bivouac en Camargue au bord des étangs...

Au final, même si nous n’avons pas pu profiter des montagnes autant que nous l’aurions souhaité, on se dit que la Slovénie vaut vraiment le détour si on aime la nature. Entre les régions viticoles, les montagnes, les grottes karstique, et même la région de Maribor à l’Est très agricole et très éloignée du tourisme de masse de Bled, il y a de quoi voir et découvrir très paisiblement. Quant aux slovènes, ils sont vraiment accueillants et bien plus accessibles que les croates. Espérons que cela durera car le nombre de touristes augmente de manière exponentielle et déjà certaines régions comme la vallée de la Soca arrivent à saturation.

Voilà, un peu plus d’un mois avec des hauts très hauts et des bas liés à la pneumonie mais au final un dernier pays qui nous laisse de beaux souvenirs avec de belles rencontres et c’est le plus important.

On vous dit maintenant à bientôt pour de nouvelles aventures, et on vous en dira plus dès que l’on y voit plus clair, c’est promis ! En attendant on est à Bize et si vous avez envie de découvrir le Minervois ou simplement de passer un moment ensemble, vous êtes les bienvenus !


Enormes bisous à tous et merci de nous avoir suivi durant notre périple, à bientôt pour de nouvelles aventures !

Bisousxxx 

Isa et le Lion !