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Euh... pas 21h, plutôt 21 jours |
Bon il n’y a pas que ça qui change… si je ne donne pas
beaucoup de nouvelles c’est qu’avoir du réseau relève du défi. Il m’a fallu
déjà 5 jours avant d’arriver dans une petite ville où je pouvais trouver une
carte SIM. Puis 2 tentatives d’accès à la boutique MTC (le fournisseur
d’accès). Croyez moi la prochaine fois que vous faites la queue chez Free ou
Orange vous penserez à moi : 1ère tentative arrivée vers 15h30,
la boutique a fermé les portes à 16h30 après 1h de queue (j’étais toujours dans
la file à l’extérieur du magasin) car dedans il y avait encore 8 clients à
traiter et ils s’arrêtent à 17h. De retour le lendemain matin à 8h précise
(heure d’ouverture) j’étais déjà la 12ème dans la file d’attente.
Mais Eureka, 2 heures et 30 minutes plus tard je suis sortie avec une carte et
18 Go de data. Je trouvais que c’était peu pour la durée de notre séjour mais
finalement pas de souci, tu ne consommes rien puis qu’il n’y a pas de réseau
hormis dans les villes. Je plafonne avec une connexion H+ très médiocre. Mais finalement
hormis pour le blog ce n’est pas un vrai problème… alors retour sur nos presque
3 semaines.
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Orange River qui marque la frontière |
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Quand tu es escorté c'est trop fort ! |
Le passage frontière se fait sans soucis, une fois que j’ai
réussi à convaincre les douanes de nous signer le Carnet de Passage en douane.
La douanière me soutient que ce n’est pas nécessaire car nous restons dans la
même union douanière (SACU) mais je reste convaincue qu’un tampon d’entrée et
de sortie à chaque pays c’est plus sûr. Hors de question que je prenne un
risque d’em….. une fois que nous serons à l’autre bout du pays et que tu veux
passer la douane. Dont acte ! Au passage on prend bien 10 degrés de
température en plus, welcome dans le sud namibien !
De notre expérience namibienne précédente (il y a 12 ans
quand même) nous avions retenu que premièrement tu fais le plein chaque fois
que tu croises une station-service (même si c’est 10 litres) et deuxièmement tu
fais les courses pour tenir une semaine quand tu croises un supermarché. Le
Lion avait repéré un supermarché Spar à Aussenkehr. Mais quelle n’a pas été
notre surprise en arrivant sur place… on a décidément passé trop de temps dans
des pays à notre image. En fait de ville, c’est une bourgade de cabanes en
paille entourée d’immenses exploitations agricoles de fruitiers et de vignes.
La proximité avec la Orange River procure toute l’eau nécessaire à cette
activité. C’est une ville d’ouvriers agricoles donc pas riche du tout et
trouver là un supermarché est une image plutôt décalée. Le parking est un
terrain vague sous un soleil de plomb ou quelques mendiants s’agglutinent sous
le seul arbre alentours. A l’intérieur on trouve surtout des piles de sacs de
farine, de sucre, de pap (quelque chose entre la polenta et la maïzena), de riz,
de pates mais en version 10 kilos ainsi que de l’huile en bidon de 5 litres, le
sauce tomate en bidon aussi et d’énormes paquets de pain de mie. Bon va falloir
revoir nos prétentions culinaires mais on s’en sort quand même.
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Aussenkehr : la ville ! |
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Les transports en commun a Aussenkehr |
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le vignoble sud namibien |
Départ pour Aï Aïs, une source chaude au bord de la Fish
River que nous devrions rejoindre le lendemain. C’est donc au bivouac du soir
quand le Lion fait le tour du camion qu’il découvre que nous avons cassé le
goujon de l’amortisseur avant. Ce n’est qu’une demi surprise après les pistes
de tôle ondulées sur la Côte Ouest sudafricaine. Heureusement, fort de notre
expérience en Géorgie où nous avions déjà rencontré cette mésaventure, Le Lion
en a 2 en pièces de rechange. Ceci ne nous empêche pas de rouler vu qu’on a des
lames et des boudins pneumatiques. On rallie donc le camping de Aï Aïs où
Google nous signale un garage. Ouaf ! En fait c’est une pompe à essence
sans essence et un gars plein de bonne volonté mais qui fait de la réparation
de pneu. Le Lion passera 2 heures sous le camion mais impossible de sortir le
morceau de goujon cassé… On décide alors de rester le week-end là à profiter de la piscine, du cadre bien
sympa et on partira pour Keetsmanshoop lundi matin à la recherche d’un garage. En
attendant, comme nous sommes à l’arrivée du Fish River Hiking Trail on en
profite pour découvrir un minuscule bout de cette randonnée qui part du Fish
river Canyon et suit le lit de la rivière sur 80km. A l’arrivée les randonneurs
peuvent sonner la cloche en leur honneur. |
Quand il faut protéger le téléphone de la chaleur |
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65°, c'est chaud ! |
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Sacré motivation pour pour terminer le trail ! |
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Trop bon la piscine a 35° |
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Fish River Canyon |
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Là où tu manges le meilleur Apple Pie de Namibie |
Finalement comme il y a toujours un mal pour un bien, notre
détour par Keetsmanshoop sera l’occasion de rencontrer les Brophaguel ou en
clair : Bruce, Ophélie et leurs enfants Elione et Guilhem. Ils sont sur la
route pour une année à bord de Ruben un Iveco Daily un peu plus vieux que le
nôtre (il a 25 ans) et prévoient approximativement un parcours identique. Ca
fait quelques temps que nous échangeons par Messenger avec Ophélie et comme ils
ont 3 semaines d’avance sur nous on ne pensait pas se retrouver mais les ennuis
mécaniques réciproques nous conduisent au même garage. Bruce attend les pièces pour
changer sa chaîne de distribution et nous… ben on doit remplacer le goujon. A
notre arrivée John le proprio du garage se met en 4 pour nous aider et c’est
rien de le dire car il lui faudra 4 heures pour arriver à bout de ce challenge
à grand coup de perceuses, soudure et marteau. On finit donc à la frontale et
il nous dirigera vers le camping Schützenhaus Guest House en ville. Avec un nom
pareil vous réalisez rapidement l’histoire de ce pays ancienne colonie
allemande jusqu’en 1920, puis sous tutelle de l’Afrique du Sud jusqu’à son
indépendance en 1990. Autant dire qu’ici certains regrettent ce rattachement à
l’Afrique du sud… mais au vu des milliers de touristes allemands chaque année,
il y a encore quelques nostalgies. La communauté blanche représente 85 000
personnes sur une population totale de 2,5 millions. Mais je ne saurais dire
quel pourcentage de la richesse est dans leurs main. |
Andrew, John et Johan la dream team du garage Land et maintenant Iveco |
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Bruce, Elione, Ophelie et Guilehm : la happy family ! |
Nous retrouverons donc Ophélie et Bruce le lendemain pour 2
jours de bush camp au milieu des Quiver Trees ou Arbres aux carquois. Un arbre
emblématique et une espèce endémique de la Namibie. C’est un bel endroit
paradisiaque et nous partageons l’ombre de l’Arbre avec une colonie de
Républicain Social. Oui vous avez bien lu, ce tout petit oiseau, lui aussi
endémique d’Afrique australe a la particularité de construire des nids
collectifs ou parfois plus de 500 oiseaux cohabitent sur plusieurs générations.
Ces constructions sont gigantesques et peuvent peser plusieurs tonnes. Les nids
du centre sont les mieux isolés du froid comme du chaud et sont donc réservés
en priorités aux plus fragiles quant aux nids en périphérie ils servent surtout
à se maintenir à l’ombre. Certaines autres espèces sont acceptées dans la
cohabitation, comme le petit faucon, en échange de bons et loyaux
services : il les protègent de certains prédateurs comme les serpents. Moi
je dis que les socialos devraient trouver là un sérieuse source d’inspiration. Il
y a une sérieuse concurrence dans le monde des oiseaux. Ces petits bestiaux
créent une agitation permanente autours de l’arbre mais ne sont pas farouches…
et n’hésitent pas à venir picorer sur les tables.
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Mesausorus Quiver Tree forest ! super camp. |
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Un nid de Républicain Social |
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A chacun son entrée de nid ! |
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Quand tu es prêt a tout pour un peu de réseau. |
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Magnifique arbre a carquois ! |
48 heures après nous retournons à Keetsmanshoop pour faire
quelques courses avant la suite de nos aventures. Enfin ça c’est que nous
imaginons car en repassant au garage pour saluer tout le monde Xtian découvre
une énorme fuite d’eau sous le camion. La soute est inondée… Heureusement on
peut compter sur Bruce qui lui file un fameux coup de main pour situer le
problème, démonter les banquettes et sortir le réservoir d’eau potable mis en
cause. Une soudure a lâché et le réservoir n’est plus étanche c’est ballot
quand même. Heureusement John identifie la fuite fatidique à grand coup d’eau
savonneuse et d’air comprimé et il peut nous refaire la soudure. Dans notre
malheur… on a du bol car on trouve tout à Keetsmanshoop : un garageux
sympa et compétent, des goujons neufs pour remplacer les pièces de rechange,
une courroie d’air comprimée (car la notre a cassé), une carte SIM et de
nouveau copains bien sympas.
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Bruce en plein travail ! |
On laisse finalement les copains qui attendent toujours
leurs courroie de distribution de France (bloquée en douane) et on part pour
faire une belle randonnée sur le Brukkaros Crater. Alors pour ceux qui nous
connaissent vous réaliserez l’exploit que cela représente que de se lever à 5h
du mat pour un départ à 6. Mais compte tenu de la chaleur impossible d’imaginer
marcher en milieu de journée. Mais on l’a fait et on est fier de nous même si
ça ne représente que 4 h de marche. Une promenade de santé pour certains
d’entre vous.
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Brukkaros crater |
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Eglise de Betanie... surprenant ! |
Dans la suite de notre périple on passe voir les Chevaux
Sauvage du Namib à Aus. Leurs origines sont encore en discussion mais plutôt
que sauvages je dirais des chevaux libres qui au fil des générations se sont
parfaitement adaptés au désert. Aujourd’hui la communauté s’élève a environ 200
têtes et comme un point d’eau a été installé sur leur territoire, on peut les
voir le soir et encore plus surement le matin. Nous en avons vu une
cinquantaine, plutôt curieux et pas farouches du tout certains viennent
réclamer caresses et carottes. Cependant compte tenu du nombre d’étalons, les
algarades sont fréquentes et mieux vaut rester prudents. |
Peinard, l'ombre de la citrouille |
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Cohabitation Oryx Chevaux limitée |
Les gravel road namibiennes ont la réputation d’être de
super qualité… on va dire que c’est vrai dans la plupart des cas et si vous
roulez en voiture 4x4 vous pourrez même trouver ça confortable mais le pire
ennemi du camion c’est le « clang clang » c’est-à-dire la tôle
ondulée et de facto plus une piste est fréquentée plus elle est ondulée. Il
vaut donc mieux faire de petites pistes plutôt que des gravels. Nous voilà donc
partis sur les pistes secondaires pour découvrir le désert du Namib qui
finalement recouvre des paysages différents de ce que l’on imagine quand on dit
désert ; sable, montagnes, savane… Mais un point commun : quand tu as
croisé 2 véhicules dans la journée c’est qu’il y a foule. Malgré ça la plupart
des pistes sont bordées de centaines de kilomètres de clôtures pour délimiter
le territoire du bétail… invisible. Pas facile pour bivouaquer. De temps en
temps on croise un portail avec une nom de ferme et une distance pour
l’atteindre : 8, 10 ou 20 km alors qu’on a déjà l’impression d’être au
bout du monde. Evidemment pas d’électricité ce qui suppose l’usage de groupes
électrogènes, de puits pour avoir de l’eau quant au réseau téléphonique… même
pas en rêve. On se demande encore comment les gens s’approvisionnent quand la
« ville » la plus proche est à plus de 100km de piste. Amazone ne
livre pas encore par drone et Uber Eat est encore absent du territoire… mais
comment font-ils ? Et bien les gros propriétaires se déplacent en petit
avion et les grosses fermes sont équipées d’airstrips pour permettre décollage
et atterrissages. C’est aussi le cas des lodges luxueux qui se dissimulent au creux
des montagnes ou des dunes… Mais ça on n’a pas testé, on a notre maison sur
roue et le plaisir d’admirer les étoiles rien que pour nous, un petit verre
d’Amarula à la main. Les amateurs connaissent cette liqueur typiquement locale à
la saveur du fruit d’Amarula. C’est un fruit qui a la particularité de fermenter
très vite quand il murit et certains animaux en sont friands malgré les dégats
que leur ébriété génère. Je vous conseille un petit tour sur Youtube pour
découvrir quelques vidéos hilarantes de singes ou éléphants complètement
bourrés. |
Les transports en commun de Aus |
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Le supermarché local |
2 jours de route et nous rejoignons Sossusvlei, le salar de
Namibie, sans aucun doute le lieu le plus touristique (et le plus cher) de
Namibie mais la majesté du paysage et la beauté des hautes dunes rouges ne
déçoivent pas. Ici les visiteurs font la queue à l’entrée du Parc des 5h du mat
pour voir le lever du soleil. En ce qui nous concerne on ne tente pas
l’expérience et on se contentera d’y passer une journée « normale »
et de tester les capacités de la citrouille sur le sable même si pour cela nous
devons ignorer l’interdiction aux camions d’aller jusqu’au dernier parking.
Capacités validées ! Cependant, malgré notre « entrainement »
avec le Brukkaros Crater on lâche l’affaire devant la grimpette de la dune 45
(170m de haut) et la Big Daddy Dune (325m). Trop chaud, trop haut, trop long…
et surtout grimper dans le sable ne nous fait pas rêver. Un pas en avant et
trois pas en arrière. On préfère déambuler au milieu des arbres du Dead vlei,
une cuvette d’argile blanche asséchée il y a presque 1000 ans et où il a fait
tellement chaud que les arbres morts ne se sont pas décomposés. Ils ont
seulement noirci pour devenir une forêt de fantômes témoignant d’un lointain
passé où l’herbe était encore verte. Une merveille du monde qui donne quand
même à réfléchir sur les conséquences d’un changement climatique.
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La bonne surprise du matin... |
Après le désert et la chaleur il est temps de rejoindre la
côte atlantique à Schwakopmund (c’est fou comme ça sonne africain) alors on ne
rêve pas, ici l’eau ne dépasse pas les 12° et à moins de porter une combi
néoprène et d’être fan de kite surf, aucune chance de prendre un bain. Non
Schwakop ( pour les intimes), c’est
juste une ville qui a gardé une forte trace de son histoire tant dans son
architecture que dans son esprit. Bizarre mais les noms des rues sont encore
parfois en allemand, on y trouve des boutiques avec des enseignes à l’écriture
gothique, on peut se faire soigner au Bismark Medical Center. Bref c’est
surprenant. Pour rejoindre Schwakop je ne vous surprendrai pas en vous disant
que l’on fait 340km de piste proche de l’enfer : au final en arrivant au
camping Xtian fait le bilan : vis du frein à main « perdues »,
resserrage de toutes les vis du carter du pont arrière ( ça fuit), la patte de
fixation du klaxon cassée et le klaxon pendouille dans le moteur, le robinet de
la salle de bain est aussi dévissé et tombé dans la cuvette, quant au frigo il
était au bord de l’escapade là encore on a du resserrer toutes les vis de
fixation. Quand on parle piste cassante, on ne plaisante pas !
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Réparation du support de téléphone/GPS qui n'a pas aimé la piste |
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Plus loin toujours plus loin ! |
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Le ciel est souvent gris à Schwakop |
Mais après notre installation dans un camping de luxe (oui
oui grande salle de bain privée, évier privé et terrasse avec barbecue à chaque emplacement) notre
priorité c’est de trouver un pub car dimanche soir la France affronte l’Afrique
du Sud et il ne faut certainement pas rater ça, heureusement le Kucki’s pub est
là !Bruce, Ophélie, Guilhem et Elione nous ont rejoint cet après-midi et
si Ophélie et les enfants sont un peu nase Bruce est partant pour le pub alors
en route et on est à fond avec l’équipe de France mais pas sure que ce
soit le cas dans le public du pub.
PS : la France a perdu…de peu (merci l’arbitrage) mais
la soirée fut bonne et on se dit que finalement on n’aura pas à chercher désespérément
un pub pour la demi-finale ce qui aurait été une mission impossible dans de
Damaraland.
Bisous les amis !