Voilà déjà 1 mois que nous sommes arrivés à Durban et à tous
ceux qui nous imaginent dans la savane à la recherche des big 5 le récit de nos
aventures va vous décevoir… ou pas. Mais ce qui est sûr c’est que nous on s’en
souviendra.
Arrivés le 19 juillet, la Citrouille nous a rejoint le 24.
Entre temps nous sommes partis faire un tour à Santa Lucia parce que c’est une
zone humide avec des hippopotames, des singes, des phacochères et autres
zèbres. Un bon début pour se dépayser et se mettre dans l’ambiance. On n’est
pas déçus les singes sont partout et surtout prêts à rentrer dans les chambres
pour tout piquer même la salière et la poivrière sur la table du restau. Puis
petit tours à Petermarietzburg, la capitale administrative du Kwazulu Natal la
région zoulou de l’Afrique du Sud. Que dire… que les centre villes sont très
pauvres, laissés à l’abandon par l’Etat et que les petites communautés blanches
vivent dans des zones périphériques derrière des clôtures électrifiées et ne
sortent que pour se rendre dans des super malls où l’on trouve des restaurants
et des magasins et surtout un gardien black assermenté par allée de parking. On
était conscient que le taux de criminalité de l’Afrique du Sud est l’un des
plus élevé du monde mais là, si on se réfère aux conseils de locaux c’est le
flip total. Ne pas se balader à pied des que la nuit tombe (elle tombe à 17h
donc c’est tôt), ne pas acheter de fruits et légumes dans la rue, trouver un
hôtel dans une zone en périphérie de préférence zone touristique… bref. En même
temps les clôtures électrifiés sont assez drôles car nous découvrons ce qu’est
la grande spécialité sud-africaine : le load shedding (délestage) !
Et oui comme l’Afrique du sud vend toutes ses ressources, à la Chine entre
autre, elle fait face depuis de nombreuses années à des difficultés, elle a
donc mis en place des cycles de coupure de courant par région pour des
périodes de 2 à 3 heures consécutives. En juillet nous étions au stade 6 (il y
en a 8) et on avait donc 2 x 2heures de coupures dans la journée. Durant ces
périodes rien ne marche : ni ascenseur, ni cuisine, ni clôture, rien… à moins d’avoir
un générateur. Au stade 8 c’est 12 heures de coupures dans la journée. A l’hôtel
une affichette nous donne les horaires pour les 24 h à venir. Après faut juste
s’organiser.
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Le poisson local c'est le Hake... |
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Espiègle le singe ! |
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Et on ne coupe pas au selfie avec les cuistots |
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Business is business ! |
Retour le 23 à Durban dans notre petit hôtel de centre-ville
où nous sommes sans aucun doute les seuls touristes et les seuls blancs. Mais le
personnel est juste top, les chambres très confortables, il y a un bar/resto et
un parking, la plage n’est pas loin et si le quartier n’a pas bonne réputation
on ne s’y sent pas en danger. Bon en même temps on ne sort pas la nuit à pied
non plus.
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Durban Promenade... |
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Eau à 22°, en plein hiver pas mal ! |
Le lundi 24, dès
potron minet nous voilà en train d’appeler Transnet qui est supposé être
l’agent qui nous aide à dédouaner la Citrouille. J’avais déjà tenté de les
joindre en fin de semaine quand j’ai eu confirmation que la Citrouille était au
port. Re-tentative, pour finalement avoir la personne en ligne qui me dit ne
pas être un agent de dédouanement et ne discuter qu’avec les compagnies
maritimes en l’occurrence, la notre c’est Maersk. Un moment de panique puis,
comme la situation nous était déjà arrivé à Valparaiso on prend les choses en
main et on va au centre de paiement des douanes. Résultat il faut prendre rendez-vous
par mail pour une inspection et donner la localisation exacte du camion. Appel
à notre transitaire en Hollande, Robert Worldwide Shipping, pour faire un point
et lui demander de débloquer la situation. On ne s’affole pas encore… lui
commence à envoyer des mails à tout va à tous ses contacts de Maersk sans
aucune réponse. Il prend aussi contact avec un autre agent local qui ne semble
pas non plus pressé de lui répondre. 1
jour, 2 jours : la tension monte car
nous venons de recevoir un mail de Maersk Afrique du sud qui nous annonce que
le délai « gratuit » pour récupérer le fret arrive à son terme. Je
vous passe les échanges de mail et téléphone avec le transitaire qui nous avait
annoncé que l’on disposait de 2 semaines. On décide de trouver un agent nous
même sur place. Le vendredi matin nous voilà dans le bureau de Logan Logistic
avec Marc a qui nous donnons nos documents. Là le verdict tombe : notre
Bill of Lading, document clé du dédouanement émis pas la compagnie maritime,
n’est pas définitif car sur le site de Maersk il apparait que le transitaire
n’a pas payé. Le choc, on n’y croit pas… car nous avons payé 100% de la facture.
Après un Xième mail et un appel un peu musclé avec Robert WWS, il nous envoie
une copie de son bordereau de paiement à Maersk pour nous prouver sa bonne foi
et lance une procédure pour demander à Maersk de ne pas nous pénaliser car
personne ne lui a répondu depuis le début de semaine qu’il lance des alertes.
Je vous passe le détail des échanges mais on finit par réaliser que l’on est
victime d’une énorme arnaque par Robert WWS. Et comme dans ce cas là, une
énergie folle fait suite à l’abattement total on pousse les investigations plus
loin pour découvrir que oui, c’est un transitaire véreux qui sévit toujours de
la même manière selon 2 scénarios : le client paye toute sa facture et
soit quand il arrive au port pour déposer son véhicule il découvre qu’il n’y a
jamais eu de réservation faite pour lui, soit son véhicule arrive à bon port et
au moment de le récupérer la compagnie maritime le met sous séquestre en
attendant que la facture soit payée. Ce 2ème scenario est le pire
car viennent alors s’ajouter des frais de pénalité pour immobilisation du
container, des frais de stockage sur le port et des frais de déplacement du
container dans le dépôt. A ce petit jeu les milliers d’euros s’accumulent à la
vitesse de la lumière pour atteindre des sommes vertigineuses. Parce que pour
tout dire les tarifs de Maersk ne sont pas faits pour des particuliers mais
pour du business et on ne joue pas dans la même cour : en moyenne
350$/jour pour les pénalités et de même pour le stockage. Il nos faut encore 48h pour réaliser que
Robert n’a jamais payé, qu’il nous dit avoir fait une erreur mais nous envoie
un nouveau bordereau pour « prouver » qu’il a corrigé et fait un 2ème transfert bancaire. Le Lion lui demande alors
une POP de sa banque (proof of payment d’un transfert SEPA) qui ne viendra
jamais. Ce que nous découvrons aussi après coup, c’est qu’il n’a pas pris
l’assurance maritime que nous avions contracté : 400€ dans sa poche et le
camion a voyagé sans assurance maritime.
C’est ainsi que nous payons à nouveau la facture à Maersk
pour arrêter l’escalade des coûts. Mais ce qui est juste ahurissant c’est que l’arnaque
de RobertWWS est bien rodée, il ne fuit en rien, répond du tac au tac à chacun
de nos mails, à chacun de nos appels trouve des milliers d’excuses et dit que
tout vient de Maersk, qu’il va nous rembourser et a même le culot de nous
envoyer une lettre de crédit à notre nom pour le montant du transport que nous
avons repayé à sa place.
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A fuir, a dénoncer ! Ne vous gênez pas ! |
Au bout de 3 semaines on a fini par récupérer notre
citrouille qui, chance, n’a pas été vandalisée. Ca ne parait rien mais pour qui
sait comment fonctionne un port immense comme celui de Durban, les risques de
dégradation et de vandalisme sont énormes et nous ont aussi tenus éveillés
quelques nuits.
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Le jour des retrouvailles devant les bureaux notre agent local |
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Avec Marc qui nous a aidé dans toutes les procédures, avec le sourire ! |
A ce jour nous sommes presque une dizaine de voyageurs à
avoir été victimes de ce transitaire. Il y a un groupe FB privé de ses victimes
et on tente de s’organiser pour qu’il cesse son activité, soit puni que nous
soyons remboursés de TOUS les frais engendrés par ses malversations Mais rien
n’est simple car les victimes sont en Allemagne, en Hollande, en UK et en
France. Certains comme nous sont loin. Quant à la société Robert World Wide
Shipping, elle est enregistrée en UK avec un siège social en Hollande. Nous
allons bien évidemment porter plainte auprès des service de fraude anglais et
hollandais mais il nous faut être 10 pour que les flics anglais commencent à
bouger au niveau européen et ceux qui n’ont eu qu’à repayer un billet ont fait
une croix dessus et ne sont pas motivés pour mouiller la chemise. En ce qui
nous concerne le coût est tellement faramineux : plus de 5 fois le cout
initial, qu’on ne veut pas lâcher l’affaire. Et puis on a passé tellement de
nuits blanches à le maudire avec un niveau de stress tellement haut qu’on ne va
rien lâcher. On a tellement perdu que l’on a plus rien à perdre.
Alors voilà depuis une semaine on essaie de retourner à un
rythme de vie normal et on a mis cap au sud vers Cape Town en suivant la côte.
L’hiver sud-africain n’est pas comparable à ce que nous connaissons en Europe,
à Durban il faisait 24° et le long de la mer quand il y a du vent et des nuages
on descend à 15 mais ça ne dure jamais très longtemps. Les gens que nous avons
croisés jusqu’ici ont été adorables. D’abord le personnel de l’hôtel avec le
manager qui apprenant nos mésaventures nous a mis en contact avec un
importateur de voitures qui connait les douanes, lequel a passé des coups de
tel pour nous quand nous en étions encore à essayer de comprendre où ça
bloquait. Et puis on a fini par prendre
quelques habitudes en 3 semaines à Durban, balade quotidienne sur la Promenade
pour essayer de respirer, déjeuner au Surf Rider un charmant café face à la
mer, quelques courses au supermarché local. On a même découvert les restaurants
halal. Dans ces restaurant les cocktails sont remplacés par des mockctails
(leur version sans alcool) et le bacon devient du macon sur la pizza (ca vient
de la volaille). En fait il y a une grosse communauté d’origine indienne (ou
pakistanaise) musulmane très pratiquante (femmes entièrement voilées) et cette
communauté, comme les blancs, ne se mélange pas aux zoulous. Les uns disant que
comme les blacks sont aidés par le gouvernement ils ne sont pas enclins à se
bouger les fesses. Tiens, il me semble avoir déjà entendu ça quelque part…
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Smoothie Fraise arrosée de vodka pour l'anniversaire du Lion ! |
Durban n’est pas touristique mais nos sorties en ville (
faut bien tenter de se changer les idées avant de devenir dingues) nous font
découvrir un hyper centre plein de vie avec des étals de marché sur tous les
trottoirs, des galeries marchandes pleines de boutiques de fringues et
chaussures en plastique en tous genres, des estancots de coiffure pour lesquels
des gamines font le rabattage sur le trottoir avec un panonceau affichant leurs
spécialités, et les « nails bars » alignés sous les parasols des
jardins publics. Pour manger vous avez le choix entre la King of Shawerma, le
Hungry Lion, la Débonnair pizza ou le Chicken delight. Tous proposent de
s’assoir collé serré sur les banquettes ou à emporter dans de somptueuses
barquette en plastiques qui finiront à coup sûr sur le trottoir avec la
fourchette qui l’accompagne. Mais quoi qu’il en soit tout se mange et notre
estomac résiste encore (enfin pas toujours !)
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Le Town Hall |
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La grande Mosquée : Grey street Juma Musjid |
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Emmanuel Cathedral |
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Victoria Street Meat and fish Market : que pour les odeurs... |
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Avec ça on guéri de tout...ou pas ! |
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King of shawerma... |
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Très chic le nail bar dans la rue... |
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C'est pas Le Corbusier mais presque... |
Voilà j’espère que je ferai bientôt un post un peu plus
léger mais, comme quoi il faut être prêt à tout et la mésaventure peut
surprendre à tout moment.
Allez, on vous laisse car la nuit tombe sur « The Hole
in the Wall » quelque part sur la Wild Coast.
Bisous les loustics et à bientôt !
Merci pour ce premier reportage animé 🤣🤣j espère que vous passerez du temps au cap et gansbay avec photos des requins blancs, bises à tous les deux, Christian
RépondreSupprimerQuelle histoire les amis ! On sait que ça existe mais quand on y est confronté dans la vie réelle ça doit vraiment faire mal ! Le syndrome ça n'arrive qu'aux autres... Je vous souhaite une suite plus agréable dans un pays on ne peut plus contrasté !
RépondreSupprimerQuelle aventure .... la malhonnêteté est internationale ! Je vous souhaite une chouette continuation. Des bises
RépondreSupprimerL'Aventure c'est comme le mariage: pour le meilleur et pour le pire 🙄. Un début chaud patate nerveusement, espérons que la suite sera plus zen🙏. Je retiendrai 2 choses de ce 1er post : "potron minet" expression inconnue pour moi, et la photo du Lion crinière au vent face à la mer, quel style l'Ancêtre😜🤣🥰 bisous & Léchouilles 🐾😘 de qui vs savez🤣
RépondreSupprimerBen faut les avoir bien accroché (es)... Je vous souhaite de bien leur pourrir la vie.
RépondreSupprimerMais surtout de pouvoir reprendre le chemin ! Faites nous rêver !!!
Merci pour toutes ces nouvelles et tes photos Isabelle ! C'était une dure épreuve pour vous deux vraiment ! Maintenant enfin votre Trip commence et je m'en réjouis pour vous 😁 grosses bises de Bize !
RépondreSupprimerMerci de continuer à nous faire vivre vos aventures en tout genre ! Content de voir que finalement tout se passe bien. Profitez en bien et vivement le prochain post. Gros bisous à tous les 2
RépondreSupprimerBen dis dont nos "amis" afrikander chaud mais sont pas tous comme ça ... mais Durban tres particulier il y a 20 ans deja t avais droit a une boutonniere ou collier arrache pour peanuts,,en NZ 2011 on s'etait egalement bien fait nique location camping car evaporee,,, bon les aleas des aventuriers ..sinon a part ça ,,Afrique du sud le top,, profitez avec la citrouille plein de besos a tous les deux des bernardos coco y francisco de roquefort city
RépondreSupprimerSalut les tourtereaux voyageurs,
RépondreSupprimerC’est toujours un plaisir de lire le récit illustré de vos pérégrinations, même quand elles semblent avoir été éprouvantes de votre côté. Comme l’ont déjà dit d’autres amis, ce sont les joies de l’aventure. De notre côté, l’aventure familiale suit son cours, avec parfois quelques escapades, jamais aussi lointaines que les vôtres mais parfois aussi dépaysantes et pleines d’imprévus.
On vous souhaite le meilleur pour la suite et on attend les photos du Lion rugissant dans la savane face aux gnous et et phacochères !
Besos des Rouch’
Tres heureuse de repartir avec vous ds ce qui me semble une vraie grande aventure !!! Bises a vous 2 et merci pour les photos et ce blog toujours aussi passionnant .Joelle
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