mardi 19 décembre 2023

Un peu d'eau et tout bascule...

 

Parcours approximatif car Google ne connait pas les pistes !

Derniers jours en Namibie pour traverser la Bande de Caprivi qui s’intercale entre la Zambie et le Botswana. Nous avons pas mal hésité sur la destination à prendre après la Namibie car si nous attaquons l’été ici cela signifie saison des pluies… Chaud, très humide, pluie et boue, notre pire ennemie. Tout le monde nous parle de l’état désastreux du réseau routier zambien et agite la saison des pluies comme un épouvantail, période durant laquelle même les parcs nationaux sont censés fermer. Renseignements pris le Botswana à la même période c’est kif kif et les routes dans les parcs sont aussi inondées. Et puis Décembre Janvier, Février c’est partout la saison des pluies. Il faut se faire à l’idée que l’Afrique ça n’est pas que du désert aride. On décide donc de ne pas changer nos plans initiaux et de passer en Zambie. Si vraiment ça craint on se posera quelque part en attendant.





Déjà dans le Caprivi nous sommes dans une zone plus verte et nous essuyons les premiers orages. Parfois ce ne sont que de terribles bruits de tonnerre et pas une seule goutte d’eau, parfois je me réveille en sentant la pluie qui tombe au travers du lanterneau laissé ouvert. Branle-bas de combat on ferme tout et on se met à transpirer à grosses gouttes car il continue de faire chaud, très chaud. Rien de particulièrement unique dans le Caprivi si ce n’est un avant-gout de ce qui ressemble vraiment à l’Afrique telle que nous l’imaginons. Beaucoup de villages le long des gravels roads, des gens qui marchent sur les bas-côtés et qui vendent du bois ou des fagots de roseaux pour couvrir les toits. Des tas d’écoles et de gamins qui se mettent à courir et s’agiter comme des fous au passage du camion. Du coup il est aussi plus difficile de trouver un endroit tranquille pour se poser le soir d’autant que cette région n’est pas non plus super touristique et qu’il y a peu de campings. Mais on arrive quand même à bivouaquer le plus souvent au bord de l’Okavango avec le plaisir de regarder les hippopotames barboter et grogner ( sis si officiellement ça grogne un Hippo).

Pêche à l'arc !








C'est pas des cailloux !


En dehors des écoles ce que l’on trouve le plus souvent sur le bord de la route ce sont les « Shebeens ». Ce mot d’origine irlandaise (va savoir pourquoi) désigne un bar ou un club plus ou moins illicite (c’est-à-dire qui ne paye pas de taxe) et qui vend de l’alcool. En fait les shebeens étaient des bars créés et tenus par des noirs qui, durant l’apartheid, n’étaient pas autorisés à fréquenter les bars réservés aux blancs. A la fin de l’apartheid (qui sévissait aussi en Namibie qui n’est autonome que depuis 1990) ce sont finalement les plus pauvres qui continuent de fréquenter les shebeens et c’est donc dans les villages des zones rurales qu’on en trouve le plus. Généralement fermés la journée ils vendent principalement de la bière parfois brassée localement. Alors tout comme la visite touristique des townships devient très tendance, aller s’encanailler dans un shebeen commence à séduire les visiteurs et donc on commence à trouver des « pseudos » shebeens dans des villes touristiques comme Schwakopmund mais je peux vous garantir qu’ils n’ont pas grand-chose à voir avec ces cahutes de bord de route aux noms improbables dans lesquelles je pense qu’un touriste lambda aura du mal à s’aventurer.




Dernières choses que je voulais partager avec vous et qui fait partie de notre quotidien : faire les courses. Beaucoup d’entre vous nous imagine fréquenter des marchés hauts en couleur plein de fruits et de légumes. Et bien pas du tout !!! Il y a très peu de marchés en Namibie quelques étals au bord des routes essentiellement dans le nord du pays et qui vendent bananes, tomates, oignons et choux vert d’une taille assez respectable pour nourrir un autobus. Ben oui dans le sud c’est désert et il y a très peu de passage sur les pistes donc pas grand intérêt de sortir son étal. Par contre dans chaque village il y a une supérette voir un supermarché : Spar, Super Spar, Shoprite, Save More, OK Foods, WB ( pour Woermann Brock le seul groupe namibien) ou Choppies autant de marques que l’on croise où que l’on aille. C’est donc très facile de faire ses courses mais certains rayons sont assez surprenants pour nous.

Promo sur les spaghettis ! ( par 10 paquets)

Peu importe le fruit, plus important c'est la couleur et au cas où on te l'écrit !

 

Rayon Corned beef


Rayon épices  ( et c'est rien à coté de l'Afrique du sud)

Oui il y a plein de bêtes à tuer... ça fait réflechir !

Ma lessive préférée : power mama !

Rayon pilchars ( grosses sardines)

Rayon pâtes : en bas c'est 3kg mais il y a aussi 5 ou 10 kg

Arrivée en Zambie

Voilà il est maintenant temps de franchir la frontière zambienne après voir fait les dernières courses car il semblerait que ce ne soit pas la même en Zambie, après avoir acheter les bandes réfléchissantes rouges et blanches à coller sur la citrouille (on ne voit pas bien à quoi ça sert sauf à éviter de se prendre une prune par un flic trop content de trouver la faille). Passage de douane prévu un dimanche car ça évite de se retrouver confronter à des dizaines de routiers qui se bousculent pour avoir leurs papiers signés. Côté namibien ça ne pose aucun problème à priori sauf quand tu tombes sur le douanier zélé et qui cherche surtout à se faire mousser face à la stagiaire qui le suit comme son ombre. L’immigration tamponne le passeport mais lui a décidé de nous montrer sa science en nous expliquant comme à des gamins de 5 ans que la Namibie fait partie de la SACU (South African Custom Union) et qu’il ne comprend pas pourquoi j’ai fait tamponner mon carnet de passage en douane à l’arrivée en Namibie. Selon lui ça fait double boulot. Certes mais sur mon carnet je dois avoir le tampons entrée et sortie de chaque pays traversé… ma caution en dépend alors ses états d’âme on s’en tape un peu. Sauf qu’il a le pouvoir donc on fait oui oui de la tête on dit qu’on ne savait pas et… voilà qu’il veut voir le numéro de châssis gravé (pas celui sur la plaque). Là le Lion commence en avoir mare il lui tend les clés du camion et lui dit bon courage cherche ! Ca le calme… il donne le coup de tampon et on repart. A la porte de sortie on change des dollars en Kwachas (monnaie zambienne) auprès de mecs pas clairs du tout mais dont les flics locaux tempèrent les ardeurs. Alors en Zamibe on paye en Kwacha ET en dollars américains car l’inflation est fulgurante. Pour l’entrée en Zambie c’est plus long car il faut un, passer à l’immigration qui te donne un visa de 30 jours renouvelable 2 fois (mais tu ne peux pas avoir 90 jours d’un coup, trop facile), prendre une assurance (coup de bol j’étais au courant et j’ai donc contracté une assurance en ligne avant la frontière), payer la Carbon taxe à la douane et lui faire tamponner le carnet de passage en douane), puis payer la Road Tax qui dépend des routes que tu comptes parcourir et de ton véhicule ( ce qui n’empêche pas de payer les péages quand tu en croises malgré tout). Là on explique au jeune homme qu’on ne sait pas encore quelles routes on va prendre mais qu’on sortira à Chipita vers le Malawi (ou pas on n’en sait rien car on ne sait pas non plus combien de temps on va rester car ça dépend de la saison des pluie). On sent le garçon perplexe… surtout quand on lui donne la carte grise mais qu’on lui dit que c’est un « big van » d’ailleurs c’est écrit caravane sur la carte grise. Il est touchant car il nous dit ça vous fera 83 dollars, mais ca vous fait cher non ? Je vous laisse imaginer la tête du Lion tellement heureux de la perche qu’on lui tend. Ben oui c’est vachement cher, on ne pensait pas autant quand même. Le gars reprend ses calculs et demande à voir la Citrouille mais avant ça il doit consciencieusement remettre ses chaussettes et ses chaussures. Ben oui il fait chaud sous le bureau ! Xtian lui ouvre les portes pour lui montrer notre maison. Il est content et on repart au bureau, finalement ce sera 38 dollars pour un « big van ». Par contre à chaque poste de péage je vous laisse imaginer la tête du contrôleur quand il voit le papier officiel qui affirme que nous ne faisons que 2t8. Faut savoir qu’ici la limite d’un véhicule léger c’est 3t. Pas grave on a dû y passer un peu plus d’une heure ce qui est fort honorable et après vérification on peut arpenter le pays en long, large et en travers. One Zambia, One Nation : c’est la devise du pays et un vrai défi car ce sont un peu plus de 72 groupes ethniques différents qui doivent s’unir.



Direction Mongu à l’Est avec 2 stops au bord du Zambèze, un fleuve large et magnifique bordé de plages de sable d’un blanc immaculé. Le paradis des pêcheurs sudafricains qui viennent pécher le Tiger Fish. Un poisson assez gros mais bourré d’arêtes. Seuls les locaux le transforment en ragout en le faisant cuire suffisamment longtemps pour dissoudre les arêtes. Les autres le relâche après le fameux selfie du chasseur et de sa proie. On traîne un peu, on réalise très vite que la Zambie n’a rien avoir avec la Namibie et pourtant les tribus qui habitent au bord du Zambèze sont les mêmes que de l’autre côté. Là on se sent vraiment en Afrique : très peu de voitures, beaucoup de gens à pied ou à vélo, énormément d’enfants, des troupeaux tous petits et quelques chèvres attachées par une corde devant la cabane. Sur le bord de la route des femmes vendent quelques tomates, des gros sacs de charbon de bois, du riz, du sorgho et des fagots de roseaux pour couvrir les toits. Ce coin reculé du pays ne respire pas la richesse et chaque véhicule qui passe déborde de gens et/ou de marchandises. On croise aussi beaucoup d’énormes camions chargés de cuivre car la région au nord s’appelle le copper belt et nous sommes au cœur du corridor d’acheminement de ce cuivre au port de Walvis Bay en Namibie.

Pas mal la vue sur le Zambeze.

Et maintenant le principe de la Donkey Shower présente partout en Afrique :

Tu fais un feu de bois sous le réservoir d'eau

Et tu as le plaisir d'une douche chaude en plein air !

pour les toilettes c'est Bizance, et sans les odeurs !

Jour de lessive !

Là encore le Zambeze...


on ne se plaint pas...

Vente de charbon de bois artisanal ( un cause grave de déforestation)

Notre objectif était de faire un tour dans le Liuwa Plain National Park avant que les pluies n’arrivent et ne le rendent impraticable car le Zambèze s’étale et toute la plaine (une immense tourbière) est inondée pour des mois. Les photos laissaient apparaitre des plaines vertes et herbeuses à perte de vue avec d’immenses troupeau de Wild Beast. Alors heureusement pour nous les pluies sont en retard mais malheureusement à l’arrivée on découvre non pas des pistes sableuses et de la verdure mais des kilomètres de sable mou et profond : pas moins de 12km juste pour atteindre l’entrée du Parc. Dès la sortie de la barge (ben oui pour traverser le Zambèze le pont n’est pas terminé) on galère et il faut largement dégonfler les pneus. Notre progression est plus que lente et même si le lion maitrise la conduite sur sable et que le camion se comporte bien, c’est pas gagné. On réalise que ça va être ça pendant des dizaines bornes, et on n’est même pas sûr que l’on puisse sortir au nord du parc car la barge qui permet de rejoindre Lukulu est une barge saisonnière. Donc avec un peu de chance ce sera demi-tour vers Kalabo. On oublie les vastes étendus herbeuses des mois de mai et vu que l’on est hors saison si on a un pépin on risque d’être pas mal dans la mouise (pour être poli). Au final c’est encore une fois la décision pas cool : demi-tour ! Retour à Mongu où il y a au moins une station-service avec du diésel (sur les 5 stations de la ville c’est pas mal quand même). Il nous faut alors revoir notre parcours car sans le passage par le Parc vers Lukulu c’est 280 km de détour…

Quand c'est plein , il y a encore de la place !

Pour traverser le Zambeze

Du sable mou sur des dizaines de kilomètres

Quand tu es perdu, tu prends un guide sur le marche pied



Cabanes Airtel l'appli magique : tu payes les factures et tu transferes l'argent par téléphone

Le leader de l'agroalimentaire zambien : des champs de maïs, aux boucheries et produits laitiers

Ca bouge à Kaoma



Boutique de chaussures à Kaoma

Ce sera donc un aller simple var le Parc National de Kafue, le plus vaste et le plus ancien du pays. Là on commence à comprendre tout ce que l’on nous avait dit sur les routes zambiennes. La M9 est censée être goudronnée mais ça c’était   avant… on mettra 2 heures et demi pour parcourir les 70km entre Kaoma et l’entrée du parc. A ce stade là on ne parle plus de nid de poule ni même d’autruche on parle de baignoires. Comme me l’a dit un suisse rencontrée en Namibie, les trous tu dois pourvoir y garer une petite voiture dedans. C’est ça…et il faut juste ne pas tomber dedans et éviter les gros camions de cuivre qui t’arrivent en face. 


Bref quand enfin tu rejoins le Parc tu es content de te poser et finalement la piste qui le traverse (baptisée la Spinal Road) te parait super cool. Au bout de 5km on s’arrête pour dégonfler les pneus et le temps que le lion s’occuper de l’arrière je vois une famille d’éléphants derrière le bush à notre niveau. J’appelle Xtian qui fait le tour plutôt zen jusqu’à ce que j’entende méchamment barrir suivi de « Putain Isa grimpe ». A première vue maman éléphant n’a pas aimé voir l’homme de trop près et elle a commencé à charger. Juste le temps de sauter à bord et de repartir…on finira de dégonfler plus tard. Après les éléphants on croisera un immense troupeau de buffles, quand je dis immense on parle sans doute de plusieurs centaines de bêtes. C’est un peu long d’attendre qu’ils aient tous traversé la piste pour continuer…et en fin de journée au bord du lac de Kafué on se fera à nouveau charger par un groupe d’éléphants. Décidemment ils ne sont pas cool du tout les babars zambiens. On apprendra plus tard qu'ils ont peur des véhicules car les indiens viennent les chasser en tirant depuis le 4x4. Même si cela est formellement interdit bien sur. 


Kafue River !

Vervet Monkey

Mama agressive !






On ne leur coupe pas la route !

Séance bouffe et bain au bord du Lac Kafue

Suite à ça petit détour vers les Sources chaudes de Longola. L’eau jaillit de terre à 80°donc hors de question de se baigner mais un peu plus loin on s’aperçoit que de nombreux ruisseaux d’eau chaude inondent une vaste plaine où paissent les vaches. L’endroit est loin des circuits touristiques et c’est un peu par hasard que nous rencontrons un jeune vacher venu demander de l’aide pour sortir une vache embourbée dans une sorte de tourbière dont elle est prisonnière depuis quelques heures. Sans aide elle va mourir ce qui nous parait insupportable. On va donc passer plus d’une heure à essayer de la sortir de là en tirant par les cornes et la queue et finalement en la sanglant. Ouf ! on la pose sur l’herbe épuisée mais il nous faudra revenir pour l’aider à se relever car seule elle n’y arrive pas. Dans la soirée quand le vacher viendra la récupérer pour la ramener au bercail, elle marche et le suit. Tout va bien pour elle. Finalement cette vache va créer des rencontres car l’histoire se répand assez vite et tout le monde est assez curieux de nous voir. On fera visiter le camion à tous les gamins du village et au final on passera une superbe journée.


C'est mega lourd une vache enlisée 

Ouf elle est sauvée !

Apprentissage de la découpe du fruit de palmier local


Les belles du village !


Bon c’est pas tout mais on continue notre progression vers Livingstone au travers de la campagne et du bush. On est le 11 décembre c’est mon anniversaire et alors que nous prenons l’apéritif dehors tranquillement au milieu de nulle part on a d’abord plus d’une cinquantaine de babouins qui décident de nous passer sous le nez puis tout une famille d’éléphants fait son apparition. Forts de notre expérience on se méfie mais finalement ils détaleront à l’opposé.

Apéro au coucher de soleil

French Toast Brthday cake!

Babouins en vue !


Attention Babars !



Le lendemain on reprend les pistes avec tout au long des villages agricoles où chaque maison est composée de plusieurs cases entourée d’une clôture en bois. Pas d’électricité et un point d’eau de temps en temps du coup on voit pas mal de femmes et gamins au bord de la route avec des seaux et des bidons. C’est la saison des semailles et tous les champs sont sillonnés pas des charrues tirées par une paire bœufs et précédé par une femme qui sème. Il s’agit principalement de sorgho et dans les plaines inondables de riz.




Les orages commencent à claquer plus régulièrement et certains sont très violents provoquant des inondations. C’est ce qui se passe sur notre piste. Un ruisseau est sorti de son lit et voitures et camions attendent de chaque côté. A notre arrivée ils nous disent tous qu’avec notre véhicule 4x4 on peut passer sans problème. Des hommes se mettent à l’eau avec un bâton et ils en ont jusqu’aux cuisses. Le courant est cependant fort. On tente notre chance doucement et on passe sur la droite pour offrir moins de prise au courant malheureusement ce que les locaux ont oublier de dire (et nous de vérifier) c’est qu’en fait il y a un bout de pont avec un ‘’pipe’’ sous l’eau et nous ben on va le rater et les 2 roues de droites vont plonger. On est donc carrément planté avec un angle de gite impressionnant. Je ne peux ouvrir la portière de mon côté et les soutes sont dans l’eau. On va sortir de la Citrouille pour mesurer l’ampleur du défi. Impossible de faire marche arrière sans risque de basculer carrément et de se coucher. Un camion va essayer de nous tirer vers l’arrière mais on bascule encore un peu plus. Je vais donc partir avec un automobiliste pour aller chercher de l’aide sur un chantier de construction de pont 30km en amont. Ils doivent avoir un engin pour venir nous sécuriser. Impossible de venir avec la pelleteuse (30 km sur des chenilles ça le fait pas) mais on revient avec un camion toupie. Entre temps le lion et les hommes du coin ont rassemblé de grosses pierres et l’objectif est de soulever un peu le camion avec un lift et de mettre des grosses pierres sous les roues pour pouvoir se remettre d’aplomb avant de reculer. Le rôle du camion et de sécuriser la citrouille et de la maintenir en équilibre. Pour ça on a attaché une sangle sur les lames de suspension et on l’a passé autour de la Citrouille par les fenêtres. Tout ça prend beaucoup de temps et la nuit commence à tomber. Difficile de coordonner les hommes qui sont là pour nous aider, chacun a son idée et le Lion se bat pour imposer de la méthode et ne pas faire n’importe quoi. Quand il n’écoute pas l’un d’entre eux alors celui-ci vient me voir, au cas où je dirai autre chose. On y est presque et le Lion monte dans la Citrouille pour entamer une marche arrière, le camion toupie doit juste maintenir la tension de la sangle et donc l’équilibre mais surtout ne pas tirer… Il ne reste plus qu’un mètre ou 2 pour être sorti d’affaire. Ca y est le Lion recule brusquement et remet les roues sur la piste.  Tout est enfin fini jusqu’à ce que Xtian me dise "va voir à l’intérieur j’ai entendu un bruit". Quand j’arrive dans la cellule le ciel me tombe sur la tête. Le camion-citerne nous a en fait brusquement tiré et la sangle a entièrement déchiré la paroi de la cellule et a littéralement défoncé toute la cuisine. Le cadre de la fenêtre est cassé le meuble de la cuisine au milieu de l’habitacle et renversé, l’évier est tout tordu, plus de robinet, le verre de protection de la gazinière a explosé. Un cauchemar ! Je fonds en larme et je hurle de rage sur le mec du camion qui nous réclame de l’argent pour nous avoir sorti de là. Le Lion assure et prend la mesure de la situation. D’abord il va négocier avec le mec du camion car vu qu’on a 25 locaux autours de nous qui réclament de l’argent on ne pourra pas y échapper. Ensuite, on peut rouler car le camion en soi n’est pas touché et Henri, un local qui est resté avec Xtian tout l’après midi pour nous sortir de là nous dit qu’il nous accompagne au camp des rangers a 15km pour notre sécurité, là on fera le bilan et demain il revient nous aider à nettoyer et voir ce qu’on peut faire. C’est ce qu’on fait.


Caler des cailloux sous les roues






En arrivant, Henri veut même nous allumer un feu pour qu’on se fasse a manger. On le remercie mais on est sous le choc, crevés et on doit s’organiser. Tout ouvert le camion est littéralement envahi par des milliers d’insectes volants. Il y a partout des nuées qui virevoltent. On doit d’abord se protéger donc on ferme porte et on va scotcher des torchons tout autour de la fenêtre et de la fente dans la carrosserie. Un grand coup de bombe insecticide. On redresse la cuisine, on la cale et on vire tous les morceaux de fenêtre, de verre, de bois cassés. De là on va balayer les milliers de cadavres de bestioles et enfin se boire un double whisky (Mmmf et finir ze bottle) pour redescendre. Le Lion va réussir à ouvrir le lit et on grimpe dessus comme on peut vu que le tiroir qui sert d’escalier ne tient plus. La nuit sera blanche pour nous 2 mais on est hors d’eau (hors d’air pas tout à fait quand même).



Des 6h du mat on est à pied d’œuvre et Henri nous rejoint à 7h. Toute la journée ils vont bosser comme des malades et faire des miracles : la paroi de la cellule (panneau en fibre de verre et mousse) est remise en place morceau par morceau pour mettre un bon gros joint de Sika. La fenêtre est remontée malgré la casse et elle ferme. Le jour d’après le Lion va même réussir à remonter le cadre de la moustiquaire. Henri va débosser l’évier afin qu’il retrouve une forme plus ronde et tienne à sa place. Ils vont remonter avec des vis les morceaux cassés du meuble de cuisine tant bien que mal pour que l’évier tienne. Puis ils vont refixer le meuble au mur pour qu’on puisse rouler sans qu’il bouge. Tous les tiroirs sont de guingois mais ils tiennent et s’ouvrent, les circuits de gaz, d’eau et d’élec ont été épargnés. Bref après 10h de taf ( slowly slowly comme a dit Henri toute la journée) sans discontinuer on peut partir vers Livingstone avec une Citrouille bien blessée mais pas morte. A Livingstone, nous avions réservé un gîte dans une ferme pour un mois. On va donc pouvoir se poser et tenter de guérir la Citrouille.

Le plus dur: redresser la paroi pour la resouder  

Herni remet l'évier presque rond !


L'équipe de Mc Gyver, après avoir opéré la Citrouille

J'ai même un robinet

Avec l'argent qu'on a donné à Henri il est allé faire les courses à la ville 

Voilà une cuisine a nouveau opérationnelle !

Voilà, on a pris conscience que nous aurions dû re-re-re-redoubler de prudence (et d’intelligence) en mieux vérifiant l’état de la route inondée ou attendre quelques heures la décroissance de la crue. On est carrément passé à un cheveu de la fin de l’aventure et maintenant on espère trouver tout ce dont on a besoin pour mieux réparer !

Enormes bisous à tous on vous tient au courant de l’état de santé des membres d’équipage and as the Citrouille told us: i am an injured soldier but i will be back in the battlefield soon !