L’avantage de visiter un petit pays c’est que tu peux faire
des tours et des détours sans pour autant enchainer des centaines de
kilomètres. C’est un peu le cas ici, après les Mala Fatra nous sommes partis
explorer les montagnes des Hautes Tatras, enfin quand je dis explorer tout est
relatif car l’homme est toujours en convalescence et impossible de forcer trop
longtemps. Ce sera donc balade autour des lacs plutôt que randonnée dans les
hauts sommets ( ce qui n’est de toute manière pas notre spécialité). Encore que
lorsque l’on dit Haut sommet tout est relatif, le plus haut sommet des Hautes
Tatras est le Mont Gerlachovky qui culmine à un peu plus de 2650m mais sinon on
est plutôt aux alentours des 2000m. |
Profitons des beaux jours... l'homme au travail ! |
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Lac de Strbske Pleso |
Pour nous ce sera le Lomnicky Stit à 2600m
en télécabine (pour lesquelles il nous faut alors montrer patte blanche :
pass sanitaire et masque FFP2). Malheureusement nous serons dans les nuages et
donc impossible d’avoir la vue « époustouflante » tant attendue. Et
pour attendre on a attendu mais les nuages avaient décidé de s’accrocher et pour
nous 6° n’est pas une température suffisante pour flâner trop longtemps. On
redescend donc… vers la station.
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Encore des nuages... |
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Toujours des nuages ! |
En fait il n’y a pas vraiment de stations de
ski ni village de montagne comme on peut les imaginer seulement quelques hôtels
et « penzions » et 2 ou 3 remontées mécaniques qui desservent des
pistes bordées de canons à neige. Ce qui laisse à penser que le niveau
d’enneigement n’est pas top. Par contre la région est hyper touristique et même
à la mi-septembre il y a foule sur les parkings et sur les sentiers. Je n’imagine
même pas ce que ça doit être en pleine saison estivale…Bon il faut dire aussi
que l’on y est le 15 septembre jour férié en Slovaquie pour célébrer Notre Dame
des 7 Douleurs, la Sainte Patronne du pays. Et cette année le Pape lui-même, en
personne était en tournée officielle en Slovaquie. Et puis c’est la saison des
champignons… alors sur les bords de route il y a plein d’hommes (souvent des Roms
nous semble-t-il) qui vendent des cèpes à la volée dans des seaux. Perso on
trouve ça un peu curieux que ce soient uniquement des Roms et sur le bord de la
route… c’est à se demander d’où viennent réellement les champignons. On préfère
passer notre chemin à la recherche de coins de bivouacs natures (si possible
avec brames de cerf la nuit, c’est trop génial quand ils s’en donnent à cœur
joie).
C’est d’ailleurs sur un petit bivouac dans les Tatras que l’on rencontre
Dora et Jangert, un jeune couple de belges fans de rando, en voyage pour 7 mois
dans leur van. Et comme je vous le disais la Slovaquie est petite, on les
retrouvera donc 5 jours plus tard au bord d’un lac dans le Parc National du Paradis
Slovaque. L’occasion de se faire une petite bouffe avant que nos routes se
séparent car ils tracent direct vers le Sud quand nous dirigeons nos roues vers
la Hongrie et Roumanie.
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Soirée rizotto et crèpes avec Dora et Jangert ! |
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Xtian a trouvé un copain pas sauvage et gourmand |
Bon les Tatras c’est sans doute le must du tourisme
slovaque mais ça fait 70 km de long tout au plus, donc on arrive vite au bout…
on décide alors de suivre la frontière polonaise pour visiter Bardejov. Le lion
à repérer une sorte de musée en plein air de l’architecture traditionnelle… (ok
ok on visite ce que l’on peut) qui se situe en fait à Bardejovske Kupele, la
station thermale à quelques kilomètres de là. La station est un doux mélange de
luxe début XXème comme en témoigne l’Hôtel Astoria qui a dû connaitre des jours
meilleurs et de bâtiments typiques de l’ère soviétique comme l’Hôtel Alexander
ou le Hall à colonnes où les curistes vont prendre les eaux. A l’intérieur un
long comptoir avec des robinets différents selon les sources et des affichettes
qui expliquent les teneurs minérales de chacune d’entre elle. Chaque curiste
vient prendre sa dose dans une tasse à bec long. La préposée aux eaux derrière
son comptoir (qui a dû être recrutée et formée durant l’ère soviétique) finit
par nous donner 2 gobelets en carton pour que nous testions. Alors comment
dire… on en a testé une première : la source Napoléon (ben oui on ne se
refait pas) assez neutre et légèrement pétillante mais on a vite arrêté nos velléités
car toutes les autres dégagent une odeur de soufre franchement peu ragoutante
(une odeur d’œuf pourri quoi !) et, Christian en témoigne le goût est à la
hauteur de l’odeur. Beurk !!! Finalement on préfère se rabattre sur
l’autre spécialité locale les « kupelne oblatky » sorte de gaufrettes
ultrafine grandes comme des pains azymes (ou des tortillas) et fourrées de
différentes saveurs de la vanille au caramel en passant par les fruits rouges
ou d’autres saveurs improbables. Chaque galette ne fait pas plus d’un
millimètre d’épaisseur, une vraie gourmandise ! |
L'hotel Astoria |
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Tout le charme et la déco de l'ère soviétique |
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place principale de la ville médiévale de Bardejov |
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impossible de ne pas le faire... |
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oui c'est l'automne, donc frais ! |
Bon c’est pas tout mais il est temps de faire un tour dans le parc national du Paradis Slovaque et de visiter le château de Spis. C’est à coup sûr le plus connu et réputé des châteaux slovaques qui comme il se doit culmine au sommet d’un éperon rocheux. Le chemin d’accès n’est pas vraiment du goût de l’homme ni même les allées pierreuses qu’il faut prendre pour le visiter… à priori ils n’avaient pas pensé à goudronner au Moyen Age. L’occasion pour nous de suivre un couple venu faire les photos de mariages sur fond de château médiéval. Elle a une robe tout en décolletée et dentelle mais dessous sous la meringue c’est bas de jogging et baskets. Trop drôle de la voir crapahuter avec la meringue relevée sur les basques… |
le cadre idyllique pour des photos de mariages ! |
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vue du bivouac en dessous du chateau |
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les escaliers pour monter à la tour! |
On continue notre périple dans les moyennes montagnes où les villages ne sont en fait qu’une unique route bordée de maisons individuelles sans aucune particularités architecturales mais aux couleurs totalement improbables : jaune, vert, bleu, orange. Cette Slovaquie rurale ne respire pas vraiment la richesse et on voit se multiplier les communautés roms dans des habitations pour le moins délabrées. Genre petit bâtiment de l’époque soviétique qui n’a pas vu de rénovation depuis, voir vieux container... C’est étrange de voir que ces familles vivent ici en communauté de manière sédentaire dans des conditions tout aussi misérables et marginales que chez nous. C’est aussi surprenant de les voir concentrées uniquement dans cette partie sud est du pays mais nous resterons avec nos interrogations car une fois de plus les contacts avec les locaux sont plus que limités.
Notre dernière étape slovaque sera Kosice, 2ème
ville du pays à une vingtaine de kilomètres de la frontière. Nous allons là
encore expérimenter le bivouac urbain sur le parking de la fac et à nouveau
nous serons bercés par le doux bruit de la circulation et des trams. C’est là
que tu te rends compte que les transports en commun circulent longtemps :
le dernier passe vers minuit et à 4h30 c’est reparti. Tout ça pour une balade
citadine et un resto. Ce qui nous fait réaliser qu’après 3 semaines on n’a
toujours pas compris à quelle heure les slovaques sortent. Les restos ferment
vers 21 ou 22h et il n’y a personnes dans les bars vers 19h (à l’heure de
l’apéro quoi). Parfois on a l’impression qu’on est totalement décalé ou que
c’est jour férié (non on a vérifié ce n’est pas le cas) mais on n’a pas encore
trouvé dans quel sens.
Voilà notre séjour slovaque touche à sa fin. 3 semaines
c’est juste assez pour retenir comment on dit bonjour, merci et au revoir, pour
profiter des superbes paysages de montagne au son du brame nocturne des cerfs (à
condition d’avoir 2 pattes qui fonctionnent et pas trop de nuages), pour apprécier
la gastronomie slovaque sans en abuser (et réussir à trouver le cépage de rouge
qui va bien avec).
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Notre trace en Slovaquie |
On va donc franchir la frontière avec la Hongrie pour
se diriger vers Tokaj la fameuse région des vins de Tokay si réputée dans le
monde entier. Je vois d’ici le sourire de certains (ou certaines) qui doivent
se dire que nous passons notre temps à chercher ce qu’il y a boire ou à manger.
Mais franchement venir en Hongrie et ne pas gouter les vins de Tokay ce serait
impardonnable. Et puis notre devise est bien de vivre autours du monde, donc
prenons le temps…
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Bisous à tous ! |